Il est 6 heure du matin en ce mois de mars, la nuit noire se prolonge alors que je suis assise devant mon jus multivitaminé sur la terrasse, entrain de mâcher lentement mon bagel “cream cheese“ nappé de confiture de fraise. Je me prépare mentalement pour le 18 trous de ce matin qui se situe à deux heures de route, à défaut de mon corps qui est encore en incapacité de se réveiller musculairement. Mes étirements et bâillements matinaux sont les seuls échauffements envisageables pour l'instant. Voilà à quoi ressemblent les vacances golfiques en Floride avec nos amis canadiens. Ces derniers, un couple d’amis, sont descendus en voiture depuis Montréal tandis que nous les rejoignions en traversant l’océan atlantique depuis la capitale.
Nous des alsaciens pas très matinaux, en plein décalage horaire et amorphes en cette matinée nous réjouissions de passer ces moments golfiques avec nos amis québécois. Juste le temps de remplir ma gourde, que j’entend le top départ directif du chauffeur . Ce dernier avait vissé sur sa tête la casquette à l’effigie du meilleur joueur du monde dont il est inutile de préciser le nom. Il venait de débrancher sa voiture, à peine le temps de fixer la ceinture qu’il démarrait en trombe jusqu’au club-house du jour.
Sur place je découvrais des panneaux rarement utilisés dans mon Ried natal, pourtant aussi marécageux. L’écriteau en caractère rouge indiquait qu’il est interdit de nourrir le reptile dessiné d’une manière assez stylisé et de récupérer la balle dans l’eau. C’est en lisant ce panneau que je me fis la réflexion de n’avoir peut être pas emmené assez de balles de rechange. Comme d’habitude nous nous partageons ainsi, une voiturette pour les hommes et une pour les femmes, et comme d’habitude la notre ne démarre pas. D’abord la gente masculine m’explique comment procéder une quinzaine de fois, je sais que je suis blonde mais j’avais bien compris l’usage de l’unique pédale de l’engin! Le jeune homme gérant le parc de voiturette me confirmant assez rapidement que la mienne était défectueuse.
Bref nous partons enfin arpenter les greens et dérouler notre jeu, il est bon de constater que je ne me débrouille pas si mal que ça avec des clubs de locations. N’ayant matériellement pas pu emmener notre matériel de France, contrairement à nos maudits cousins qui avaient le leur.
Dans notre voiturette les discussions entre filles allaient bon train, il faut dire que nous nous voyons pas si souvent que cela. Arrive le trou numéro 4, nous regardons jouer nos hommes fiers de leurs coups quand ces derniers nous demandent où se trouve notre balle suite au départ. Et ben il s’avère que nous avions oublié de jouer à force de bavarder, demi-tour sur place, et accrochage avec un arbre. Nous, mortes de rires, pendant que mon mari parlementait avec le Marshall en lui expliquant « vous connaissez les femmes, elles discutent et elles oublient de jouer...
Nous sommes passées pour des gourdes mais enfin cela nous a bien fait rire. Le Marshall quant à lui nous gardait à l’oeil pendant un instant mais pas assez longtemps à priori.....
En effet quelques trous plus loin, ma balle et celle de mon amie tombèrent non loin d’un obstacle d’eau sur un terrain légèrement en pente et caillouteux. Les hommes de leur côté ayant tous les deux joué plus en hauteur sur la droite et hors de notre vue. Mon amie pourtant très bonne joueuse à l’ordinaire, rate malheureusement son coup de fer, la balle redescendant lentement pour tomber sans un bruit dans l’eau. Sans craintes, ni souvenirs du panneau vu à l’arrivé, nous remuons l’eau avec notre club et ressortons la balle fière de nous. Au moment de reprendre l’adresse, dos à l’obstacle d’eau, un pressentiment me fit tourner la tête et là, un de ces reptiles dessiné plus tôt sur les panneaux fit son apparition dans les hautes herbes. D’une seule voix nous avons poussé un hurlement d’effroi qui fit accourir nos maris, quand même inquiets de ce qui pouvait nous arriver. Il est utile de le préciser!
Le petit alligator, il était vraiment très petit, prit peur devant notre cri et s’en retourna, je pense que des trois protagonistes c’est celui qui a du partir le plus horrifié. Pour la peine, avec mon amie, nous avons eu droit a un sermon moqueur de nos hommes qui en même temps pointaient du doigt le fameux panneau, planté à côté de notre voiturette.
La partie se déroula par la suite sans accroc et avec le sourire. Finalement je ne me souviens ni du score, ni du gagnant de la partie mais avec bonheur de ce moment passé avec nos amis. Cette histoire n’en est qu’une parmi tant d’autres, régulièrement tout aussi rocambolesques, qui nous font tant aimer le golf.
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