Ainsi en mettant un peu d’accalmie dans ma vie de femme et de poète surannée parfois, je me demandais comment remettre du pep’s dans ce fourbi quotidien, celui qui me met la rate au court bouillon la plupart du temps. Et là, je me suis dit « fait un petit, mini roman, tout riquiqui pour tes amis de la forêt des contes oubliés afin de mieux les divertir eux aussi en ces temps de nauséabonderies quotidiennes »
Il suffit d’allumer la télé ou de faire ses courses au supermarché pour avoir envie de partir se terrer dans une ile déserte au fin fond d’un océan inconnu de la plupart, même de ses amis, car franchement pour pleurer le monde actuel il vaut mieux être seul qu’accompagné! Enfin, c’est ce que je me disais la plupart du temps en regardant en face le vide intersidéral du futur pour mes enfants, et les enfants de tous d’ailleurs. Donc pour remédier à cette drôle de tristesse pas vraiment triste, mais bien indifférente parfois au quotidien qui m’habite et nous habite peut-être, si je puis extrapoler mon point de vue aux âmes bienséantes qui osent entendre mon appel au calme et à la paix des esprits en ce jour d’orage grondant et résonnant, non pas sur un semblant de réchauffement climatique sommes toute banal pour cette période de l’année, mais sur la plaine déserte de mon esprit qui, se doit de foisonner à nouveau pour vous entretenir des dernières histoires à la mode dans la forêt, des contes oubliés bien sûr.
Et je ne veux pas parler là d’un lapin distendu de plaisir face aux carottes en rab dans le champs du maraicher, mais du petit lièvre qui se cache sans cesse par ce qu’il a peur d’être découvert face à son auditoire de gens pleins d’esprit et de râleries parfois, face à ses attentes et ses désirs les plus profonds. Il faut donc sortir de sa cachette un moment ou l’autre, donc j’ai décidé d’en sortir. Et pour débuter ma sortie de femme blonde non décérébrée, comme la plupart des blagues à ce sujet là, je vous offre un peu de mon temps pas si précieux, puisque souvent enclin aux ruminations et autres découvertes fantaisistes de mon temps, pour vous concocter une petite histoire en quelques 6 ou 7 épisodes. Je ne sais pas encore, on verra en fonction du temps employé à mes services de rumination, ou à votre service du plaisir et de la fantaisie en plein milieu d’une nuit sans sommeil, ou d’un jour sans bonheur à chercher car absent selon vous.
Allez je me lance, commençons par le début..
Il se prénommait Jack, elle se prénommait Martine, voilà pour la présentation de mes deux personnages. Chacun des deux n’avait plus envie de vivre avec la peur au ventre mais avec la joie au bout du fusil, fusil qui convenons-le n’est pas ce qu’il y a de plus propice au bonheur et à la fatigue mentale, car il faut toujours être aux aguets pour pourvoir se servir d’un fusil.
Ainsi Jack et Martine se baladaient comme tous les dimanches en amoureux, qu’ils étaient ou non, au centre ville d’une grande et vénérable commune de plus de 10 000 habitants. Même si la dite commune avait bien peu d’attrait à part ses bains municipaux, enfin la piscine privée qui divertissait les gens du camping voisin et apprenait à nager à ses nouveaux petits enfants fraîchement sorti du bain de vie essentiel, le ventre de maman. Et c’est là que ce rendaient nos deux amoureux, selon la nomenclature du passant et du client de la piscine où ils se trouvaient, toujours en manque d’expériences nouvelles pour comprendre ce que la vie attendait d’eux à la fin. Le genre de questionnement existentiel qui permet à la fois de courir sur les champs de la gloire familial et les revenus de la gloire lorsque, la feuille d’impôt stipule ISF sur le fronton de la première page. Enfin c’est là, à la piscine, en nageant des heures sans discontinuer qu’ils parvenaient à leur réflexion hebdomadaire et cette semaine se serait la fin du monde actuel pour régner en maitre du monde sur les petites gens, car franchement ils en avaient mare de payer les factures d’électricités, les courses du dimanche au lundi d’après, et ainsi de suite pour un compte en banque à zéro -100 ou -200 euros à la fin du mois.
Ils se séchaient les jambes lentement avec une serviette aussi rêche qu’une pierre ponce, car séchée au soleil de la dite canicule mortelle du jour, et de l’année à priori, selon le présentateur météo qui les divertissait de ses petits rictus ignare les soirs du tirage du loto. Le tout sur la chaine dédiée au bonheur exceptionnel du numéro pas si magique puisque, tiré au sort par une machine qui n’a rien de magique, car mise en service par un autre numéro lui uniquement composé de 0 et de 1. Bref le loto étant devenu binaire et sans intérêt, car la main qui tourne la manivelle de ma toute prime jeunesse avait disparu. Donc, plus de flux de magie du merveilleux présentateur ou -trice qui proposait ce tour de main exceptionnel devant la France ébahie face aux numéros de la chance qui, y tombaient les uns après les autres dans l’escarcelle non pas du salon ou je me trouvais, mais chez quelqu’un de plus chanceux à priori.
Ainsi Jack et Martine en avait eu assez de jouer à la roulette russe du loto inopérant, car la mort allait arriver pour eux bien avant de gagner à ce stupide jeux de hasard ou de géométrie variable entre les 0 et les 1 du dit ordinateur de tirage au sort.
« Je ne fais pas confiance à mon ordinateur lorsqu’il écrit de travers les mots que je sort de ma pensée, alors pour dicter ma vie future encore moins » Et c’est là que Martine m’ôtait les mots de la bouche, elle avait soudainement perçu que son travail d‘écrivaine amateur ne la mènerait à rien si elle n’arrêtait pas de miser sur le hasard, le bonheur la petite chance et la fameuse patte de lapin morbide accrochée au rétroviseur, pour trouver où se cachait son talent de femme qui aimait à faire entendre sa voix pour mieux la porter aux gens qu’elle aimait ou n’aimait pas d’ailleurs.
Jack était couturier de haute volée, il aimait peindre des manteaux et des cirés jaunes pour pourvoir à la vente de ces vêtements de nouvelle génération, et toujours en bonne état de marche face aux orages et à la pluie violente de la région.
En effet nos deux amis proches et non mariés ou fiancé ou même amoureux finalement, habitaient en collocation au premier étage d’une maison bi-famille non loin du fleuve qui traversait la petite ville de 10 000 habitants. Ils aimaient se morfondre ensemble en imaginant le prince pour l’un et la princesse de ses rêves pour l’autre, mais l’un et l’autre avaient beau chercher ils ne trouvaient personnes pour les réconforter dans leur quotidien, à part la télévision et ses cachets roses du dernier feuilleton romantique, épique ou même spectaculaire à la mode.
Mais de dimanche en dimanche, d’une longueur de piscine à l‘autre, leurs chemins commençaient à se séparer, car Martine avait besoin de voyager pour trouver l’inspiration et surtout son nouveau dada, la vérité à tous les coups, la rendait on ne peut plus folle. Elle balançait à qui voulait l’entendre que son nom de femme était celui de la stricte vérité.
« Comment ça la stricte vérité? » Lui demanda Jack un jour qu’il rentrait énervé de la piscine, car son vélo avait déraillé et sa batterie électrique adjuvante étant vide également. Il poussait l’engin aussi lourd qu’un âne mort tout en écoutant Martine se plaindre sans cesse de son manque de chance, d’argent et de réussite en face des hommes de son rang bien évidemment, car madame ne voulait sortair qu’avec des indigents de la haute société, des petits bourgeois dont le pactole mensuel pourrait combler tous ses besoins de solitudes et de manque à gagner essentiellement, car pour l’instant ses histoires de romance véritable ne décollaient pas vraiment sur les étals de libraires. Au contraire elles descendaient plus d’un étage que de monter au firmament de la page première du journal dédié à la matière en haut lieu du parisianisme. Bref Martine n’en pouvait plus d’autant d’injustice et Jack écoutait, écoutait, ne pouvant plus s’arrêter de respirer, car il poussait son vélo, mais il serait bien passé en mode apnée quelques instants pour ne plus entendre les plaintes incessantes de Martine à son sujet.
Elle lui reprochait de ne pas être un amis parfait, par ce que les amis parfait ça se soutient les uns et les autres, et Jack n’arrêtait pas de lui faire des reproches en la poussant à être moins exigeante dans ses demandes de maris déjà, mais de choix de vie également.
« Tu ne peux passer d’inconnu à célèbre en deux trois mouvements, je ne sais pas, mets de l’eau dans ton vin et va faire les marchés de libraire ambulant en attendant, qu’en penses-tu? »
Et systématiquement elle lui répondait que son chemin n’était pas le sien et que son gout pour le ciré jaune pas cher ne la rendait pas plus heureuse. Elle lui mettait systématiquement en pleine face son manque d’ambition, sa peur du vélo électrique à force de ne jamais charger la batterie, car il ne veut pas aller trop vite car cela lui fait peur.
« Voilà trop vite, trop vite, tu as toujours peur d’aller trop vite et en même temps tu n’avances jamais. Regarde nous entrain de marcher comme des cons sous la pluie de ce satanée orage climatiquement induit par un réchauffement décadent paraît-il, car nous aussi on est comme ça décadent, toujours ralentir alors que le monde nous dit d’aller vite avant de mourir de faim, de soif et de maladie ou de je ne sais quel autre infamie nouvelle à venir.
-Holà Martine je t’arrête, je ne vais pas trop vite, je vais à mon rythme et tant pis si cela te déplais, car mes cirés ils plaisent à tous le monde et personne se plaint de leur manque d’étanchéité face aux orages de pluies du quotidien.
-Ouais ouais, ils sont tellement étanche que personnes ne vient t’en racheter, sauf s’il vivent encore dans 50 ans et que tes cirés soit enfin usés ou détruits par les nouveaux propriétaires du logement de la vieille jeune femme qui, te les avais acheté à l’époque.
-Ecoute Martine je ne te comprends plus, tout à l’heure tu me parle de vérité et maintenant tu m’assailles de reproches. Je ne suis pas quand même responsable de ton manque de succès pour un livre dont tu ne parles jamais à personne, hein! dis moi?
-Non peut être pas, mais tu ne m’es pas d’une grande aide à bavasser tous les dimanches en fin d’après midi pour me faire dire que je ne suis ni la plus grande, ni la plus célèbre des stars de la littérature française. Tu veux ma main au visage ou quoi, tu dois me soutenir si tu es mon amis non?
-Oui je te soutiens si, je trouve ton activité viable et sans avenir nonchalant, mais là je vois pas bien où tu vas avec ton histoire d’amour sans lendemain sur un rideau de théâtre pas bien arraché du village d’où tu viens.
-Quoi! Maintenant tu t’en prends à moi, à mes origines, mon village et pourquoi ma mère et mon père si déjà t’y es! Je te trouve gonflé, toi qui vient du dernier bureau de vote macronien entre un père PDG d’une entreprise de dissolvant pour ongles mal démaquillés, et ta mère qui se croit au sommet de l’art en peignant des drôles de rapace entrain de manger des souris déconfites sur une poubelle à l’abandon en plein centre ville. Franchement tu es mal placé pour me faire la morale cher ami, car moi je sais d’où je viens et où je vais car ma main à toujours écrit la vérité contrairement à la tienne.
-Tu me traites de menteur à présent Martine, en quoi je t’aurais menti? Tu peux me le dire.
-Tu ne m’a jamais dit que tu désirais tellement marier ma sœur que tu t’es rapproché de moi pour ce faire. Hein! Ça t’en bouche en coin que je sois au courant de ce drame personnel qui t’empêches de me laisser seule à présent, par ce que sans le sou entrain d’essayer de monter une nouvelle maison d’édition qui n’éditerai que mes livres à moi et éventuellement ceux d’un ou deux auteurs sans le sou comme moi. »
Martine partit en furie tout en grimpant sur son vélo laissant son meilleur ami de toujours, ou presque, sur le trottoir avec ses deux ou trois tonnes de vélo supplémentaire à pousser jusqu’au dernier étage de la maison bi-famille dont ils occupaient l’étage du haut sans garage ni range vélo accessible depuis la rue.
Ainsi il remonta l’escalier en soulevant maladroitement et avec horreur son destrier mécanico-electrique en panne depuis tout à l’heure, tout en grommelant qu’on ne le reprendrait plus à vouloir dire la vérité lui, face à une Martine toujours en mode ronchon les dimanches. En effet le lundi lui apportait le désespoir de ne pas être salariée elle aussi, comme tous les voisins qui s’en allait à la queue leu leu au directoire de leur usine de vêtement ou leur fabrique de malade à l’université populaire, là où on apprend comment devenir vieux sans jamais toucher sa retraite puisque ce genre de mot sortira du dictionnaire surement à la fin de l’année. Bref Martine haïssait le lundi car son ami partait vendre ses cirés et elle restait à la maison à se morfondre devant une boite aux lettres, ou un mouvement de foule qui ose se rebeller contre le pouvoir en place à la grande messe du 13 heures, celle qui concerne les retraités et les non assistés du pouvoir de remords incessant s’ils cherchent ou conçoivent une nouvelle forme de vie sur la terre, pour ainsi pouvoir changer leur rapport au monde.
Mais néanmoins Martine détestait se battre avec Jack, elle l’aimait bien, voir beaucoup et sa complainte éternelle lui permettait aussi de le garder à ses cotés, même si ce dernier aurait préféré s’installer seul au volant de sa propre vie, mais comme dit auparavant il avait lui aussi un sentiment de culpabilité à son égard. Ainsi il restait pour les mauvaises raisons lui aussi, se sentant coupable d’avoir dragué la soeur de Martine des années durant, alors qu’il montrait les devoirs et les algorithmes nouveaux de son ordinateur d’étudiant aux yeux écarquillés de Martine devant autant de connaissances informatiques pour un seule homme alors. Elle l’aimait depuis toujours, mais elle avait bien vu son jeu de dupe face à sa soeur, Emmanuelle, qui ne cherchait pas le garçon idéal mais celui qui lui apporterait le plus de bijoux en une seule et même relation à la fois. Oui Emmanuelle avait tendance à marcher côte à côte avec n’importe quel bellâtre, du moment qu’il lui rendait la vie joyeuse et sans soucis du lendemain. Elle avait d’ailleurs fini par épouser le neveu de la belle mère du quatrième ouvrier municipal, car le week end elle pouvait bénéficier des infrastructures de la municipalité sans redevance surajouté ou droit d’entré spécial, car la piscine, le vélodrome et les achats surprise en catimini avant les soldes étaient réservés à l’élite de la commune dont maintenait elle faisait parti . Cela suffisait à réjouir se jours et ses nuits apparemment vu le nombre d’enfant au compteur, sept, elle en avait sept au grand désespoir de Martine qui ne comprenait pas tel engouement pour la nichée fabuleuse du moineau une fois l’hivers venu quand il faut nourrir, loger et payer les études de tous ce petit monde. Mais bon elle avait le privilège du maire, alors que faire de plus pour arriver à son niveau de vie et de compréhension du monde. Martine ne le savait guère et c’est ce qu’elle cherchait à travers ses livres de romance à l’eau de rose, trouver celui qui lui rapporterait non seulement le pactole financier mais également des nuits et des jours aussi torrides que sa soeur, même si faire des enfants ne se résume pas à une volonté masculine lorsque, Emmanuelle se met à hurler au loup à la moindre fièvre du petit dernier ou du grand, puisque chaque enfant semble pour elle une corvée tout en étant un plaisir inestimable.
« Je ne la comprendrais jamais ma soeur, elle a besoin d’être entouré par une flopée d’âme constamment alors que moi je ni ne supporte personne d’autre que moi même et ni ne me prélasse dans les salons massage et autres instituts de beauté pour rester belle et être appréciée de mon hypothétique époux encore en voie de disparition sur mon agenda de l’année. Décembre approche et je serai encore seule à Noël, car pas d’amant ou même d’ami sincère pour venir à la tablée familiale chez ma soeur, bien sûr entassés comme des harengs face au sapin de Noël en plastique fermenté depuis le temps qu’il gravite d’année en année autour du feu de bois et surtout du modeste tas de jouet qui s’entasse au grenier, je parle là des poupées de chiffons qui au bout d’un moment moisissent à vue d’oeil. »
Martine désespérait et sa dispute avec son tendre ami Jack, car elle aimait le considérer comme tendre puisque non son amant, mais son confident de toujours certes après avoir échoué dans sa tentative de séduire Emmanuelle qui, le trouvait fort à propos mais bien trop maigrichon pour subvenir à ses besoins de femme en manque d’enfant. Elle ne l’avait jamais vraiment éconduit lui faisant sourire sur sourire sans jamais aller plus loin, jusqu’au jour où elle nous présenta en même temps son employé communal aux muscles on ne peut plus apparent à travers son t-shirt l’été et même son pull en laine véritable en hiver. Jack l’avait mal pris, il était dan l’espoir depuis plus de dix ans quand le malheur le frappa de plein fouet, il fut si déçu qu’il ne m’adressa plus la parole pendant une dizaine de jour, et tous cela pour revenir l’air contrit entrain de me proposer une colocation en ville, car chez lui l’odeur de la traitrise familiale lui rappelait à chaque moment sa mésaventure avec Emmanuelle.
En effet son père non adoptif, même si physiquement et mentalement different de son fils, avait décidé de tromper sa mère avec le cliché parfait de la sculpturale secrétaire blonde sans argent et en recherche d’un pécule supplémentaire. Pour couronner le tout sa mère était parti trois mois aux Antilles avec son prof de gym pour refaire sa silhouette, mais elle rentra seule avec une bouteille de rhum en surplus dans la valise. Les deux ne cachaient rien et se battaient comme des chiffonniers pour récupérer la maison, le gigot trop cuit dans le four et bien sur l’amour éternel et exclusif du fils unique bien mal loti dans cette histoire de coucherie sans fin.
Ainsi Martine se résolut à vivre en collocation avec Jack ce qui n’allait pas l’aider à faire son deuil de cet ami parfait qui, ne l’était uniquement pour subvenir à ses besoins affectifs en matière de romance étudiante qu’il imaginait perpétuelle et sans fin avec la soeur de Martine.
Martine pleurait souvent en silence, comme à son habitude, sur sa vie de dingue en matière de rien, de vide et de noir. Elle n’avait ni loisir récréatif comme le stipule le carnet de santé du bien être actuel et ni petit ami pour lui faire la part belle le jour de son anniversaire, même si Jack s’efforçait de lui payer un Big Mac géant à chaque date de ce genre. Elle en pleurait également, espérant le jour où il lui offrirait plutôt un bon restaurant ou une âme en partage à tout jamais, mais tel évènement ne se produisait jamais. Peut être était-il temps de se détacher de cet ami bien sympathique et dévoué, mais dont l’aide et la dévotion relevaient plutôt de l’outrage puisqu’il s’agissait là de se racheter d’une conduite fort exécrable pour lui permettre d’approcher une autre âme que la sienne.
Martine se savait en danger de mort cérébral et amical, assise là à attendre le retour d’un bien aimé qui ne l’était pas et Jack le savait. Il avait appris à l’aimer Martine sans vraiment le lui avouer, car cela serait indécent de marier une femme dont le but premier fut de la prendre en otage d’une relation qui ne lui était pas destiné. Ainsi il faisait tout pour qu’elle parte d’elle même sachant pertinemment que le Big Mac n’était pas trop son plat favori, mais il tenait à coeur de ne rien lui cacher sur son parcours professionnel, car il ne voulait pas l’abîmer en fleurs éternels de mensonges non plus. Et c’est sur ce terrain là qu’il restait toujours dans la vérité, et c’est cette vérité qui allait mettre fin à cette terrible collaboration sans queue ni tête depuis trop longtemps au deuxième étage d’une maison bi-famille où les résidents les pensaient mariés tous les deux au vu de leur démarche amoureuse et de leur manie de se disputer pour un oui ou non.
« Je m’en vais Jack, demain ma main ici présente devant toi va signer le contrat de sa nouvelle vie, une petite collocation séparée entre ma mère et moi au sommet du grenier de notre petite maison de famille à 10km d’ici, je l’ai informée de mon arrivée. Je t’aime bien, mais là j’en peux plus de nos disputes et de nos cafardages commun à trainer comme des lombrics sans but face à la vie qui nous passe devant le nez.
-Ok Martine je te comprends et cela me fait plaisir de te l’entendre dire, car moi aussi tu me ralentis dans mon train de vie nouveau à l’école supérieur du démarchage commercial de la mondialisation du cirée et de la veste de pluie élégante.
-Bon ben bravo quoi! Je vois que je t’émeus pas plus que ça, et je suis désolée de te ralentir dans ton évolution professionnelle, je me casse…tout de suite! C’est mieux hein? T’as un vélo à réparer pour repartir sur les routes de la vie nouvelle et évolutive, mais toujours au ralenti je vois avec ta batterie sans chargeur à demeure. »
Pff quel ingrat celui là alors, se disait-elle encore en démarrant sa vieille guimbarde qui était garée face à la baie vitré du voisin du dessous qui, se plaignait régulièrement du paysage automobile d’un autre temps face à la vielle AX K-way que conduisait Martine de temps en temps le week-ends en famille, sans Jack qui n’osait jamais y mettre les pieds et encore moins dans sa famille, si jamais il tombait sur Emmanuel son coeur pourrait ne pas y survivre.
Sa mère l’attendait devant le perron entrain de défaire sa valise à elle aussi lorsque, le soleil de sa vie revient au passé à aider une petite fille dont les prérogatives avaient toujours été de vivre seule et sans aide, et sans chien pour la guider même, tellement elle voulait tout diriger et contrôler par elle-même.
Aujourd’hui son nom de mère allait reprendre tout son sens, car elle ne l’avait jamais guidée sa fille. Pas même pour aller à l’école le matin, car le bus du village s’en chargeait à sa place, pas même pour le petit déjeuner car elle n’en prenait jamais « pas faim, j’ai pas faim » grommelait Martine tous les matins devant son bol de café lactée sans sucre et sans tout par la même occasion, vu que la ricoré employée par sa mère lui coupait régulièrement l’appétit tant par l’odeur que par la couleur du breuvage présenté. Sa mère avait à cet instant là, ce jeudi là, arrêté de l’aider pour quoi que se soit, voyant qu’elle ne voudrait jamais ni de son aide, ni de son jus de chaussette matinal, préférant la regarder courir à droite et à gauche vers un idéal qu’elle ne comprenait pas.
Ainsi, assise devant le pas de sa porte sur la dernière des 4 marches de l’entrée, sa mère l’attendait le sourire au lèvre aussi nerveux qu’amical, car elle ne savait vraiment pas quoi faire de sa fille à présent.
L’aider, la sermonner, lui faire un nouveau café sans ricoré?
Rien ne lui venait à l’esprit que ce sourire coincé et véritable de bonheur à son regard de femme si vieille et blasée à présent par la vie, maintenant que son époux avait disparu sous les roues d’un camion derrière son chantier municipal au fin fond d’une route de campagne qui, désespérait de ses nids de poule non comblés. Il avait disparu sous le sol agité du maire et de la conseillère régionale, son employeur, qui ne voulait plus combler les nids de poule à ses frais mais à ceux de la mairie. Les frais étaient certes les nôtres, ceux du contribuable, cela ne changeait rien pour l’autochtone mais pour le maire si, car cela revenait à relever le budget de la commune sans arrêt en manque de denier ne serait-ce que pour créer un crèche très attendue par les futurs nouveaux arrivant de la dite commune en sous effectif enfantin ces temps dernier. La conseillère régionale avait fini de hurler sa haine du budget mal tourné au maire que, le camion de bitume conduit par un de ces intérimaires sans le sou, ni âme non plus lorsqu’il s’agissait de partager un regard avec ces vieux employés sans le sou non plus mais aguerri au travail de rue depuis si longtemps, pour voir son employé le plus ancien entrain de se faire écraser par deux roues accolées l’une à l’autre sans être stoppé ni par l’un et ni par l’autre. Le maire hurlait au crime tandis que la conseillère régionale hurlait à son assistant d’appeler les urgences, pendant qu’elle prenait la fuite au volant de sa voiture de fonction en marche avant forcé par le moteur du dernier diesel encore en vigueur ses temps-ci.
Bref, la mère de Martine pleurait un époux disparu soudainement sans prévenir et une fille parti depuis longtemps en pause de sa famille qui, ni ne lui convenait et ni ne la faisait rire surtout lorsque sa soeur se présentait au domicile avec ses sept enfants et son épicurien de mari aguerri au rumsteck et à la bière de carnaval.
D’autant plus que son retour à la maison correspondait au week end d’anniversaire de la dernière de ses nièces avant de se mettre aux garçons, car sa coeur avait débuté tôt un soir de printemps pour ne plus s’arrêter jusqu’au 10ème anniversaire de la mort de son père. Martine hurlait intérieurement mais avait-elle le choix, car seule sa mère pouvait accepter telle trahison sans broncher ni élever la voix en une sorte de remontrance parentale bien sentie, mais elle la savait inquiète de voir sa fille ainsi fagotée en bêcheuse parisienne comme elle aimait à le dire, même si la grande ville du canton n’avait rien d’une cité lacustre comme Paris.
Elle revenait donc chez elle, sa maison d’enfance, où sa mère en avait rien changé du programme quotidien d’alors, Ricoré au levé et au couché et entre temps une petite côtelette de porc et un café amer de gout pour digérer ses années de solitude à pleurer un époux disparu sans lui laisser le temps de lui raconter ses malheurs à elle, de femme au foyer durant une retraite bien mérité.
« Aucune chance de revenir en arrière » se disait-elle Martine , au lieu de pleurer avec sa mère sur son éventuel retour sur le devant de la scène familiale comme lorsque, sa sœur pleurait chaque amant perdu pour en retrouver un autre dans la semaine, à part celui qui désirait vraiment la combler et qui se servit de sa soeur pour revenir sur le marché des hommes libres de la ville à présent.
En effet Jack n’avait pas attendu la fin du départ de Martine pour virer la couette mauve et aux accents de vieille grand mère qui, restait encore posée sur le canapé pour les soirées film entre amoureux pas amoureux puisque c’est ainsi qu’ils se définissaient aux yeux de tous. Aucun de ses amis à l’un ou à l’autre ne comprenait cette relation basée sur rien que de la rancoeur et de la haine presque animale, de part et d’autre d’un esprit pourtant aussi développé en amour latent que celui de Jack et de Martine. Aucun des deux ne voulait admettre qu’il fallait se quitter ou continuer de vivre mais en légalité absolu pour clarifier un peu cette histoire d’aventure à deux, mais chacun de son coté.
« Quelle drôle d’histoire » se disait Jack. « Je pensais ne jamais m’en sortir de cette relation sans queue ni tête pourtant, avec autant d’année au compteur pour nous deux sur ce canapé de la honte familiale et expérimentale, puisque nous n’étions ni une véritable famille et ni un couple libre de droits de faire ce que nous voulions avec qui nous le voulions. Pas même une nuit ou un soir je me permis de ramener une femme sous ce toit étrange de la honte à nous, à vivre chacun dans le désespoir pour ainsi nous retrouver en querelle incessante sur le moindre sujet qui fait le monde.
Quelle drôle d’idée d’avoir vécu ainsi sans harmonie, ni couple digne de ce nom, au purgatoire de la vie en commun, bref je suis libre maintenant libre de ramener qui je veux, de baiser, de manger, de fumer même si j’en ai envie.
Je suis libre! » hurlait-il au moindre passant passant devant sa balconière du premier.
Son voisin lui hurla que s’il était libre cela ne l’empêchait pas de se taire pour qu’il puisse continuer à faire sa sieste dominical pour mieux apprécier le lundi et ses affres routiniers.
Jack referma la porte et se mit à écrire un texto à sa meilleure amie d’alors, Victoria, celle qui n’aime pas les frites et n’est jamais venue manger à la maison, car Martine sentait la frite rance d’une histoire d’amour sans interêt pour elle. Elle ne voulait pas cautionner tel chantage affectif, préférant partir à l’autre bout du village d’à côté pour éviter son regard de vipère romancière comme elle la décrivait.
Victoria ne mit pas plus d’une demi heure pour arriver devant la porte de la maison bi-famille pour entrapercevoir le nouveau visage ravi de Jack face à une magnifique jeune femme de son âge, au regard délicieusement rosé de fraicheur printanière et sans le moindre avenant de bonne séance à son égard. Elle entra dans la maison, embrassa Jack sur la bouche et lui proposa de suite de se régaler en une partie de jambe en l’air certes programmée par Jack, mais pas aussi vite et rapidement sur le sofa ou trônait encore la fameuse couette mémère de Martine.
« Bon ben tant pis je la lui ramènerai demain ou jamais, je n’aurai qu’à la foutre à la déchèterie avec les quelques notes de son bouquin d’avant qu’elle avait encadré pour ne jamais oublier sa mission de vie qu’elle s’était fixée sur terre. » Jack voulait tout oublier même sa vie d’avant pour ainsi se plonger à corps et à cri dans la nouveauté et sans son ciré imperméable de toute inimitié en sa faveur, préférant en garder que le bon, le consommable et le plaisir avant tout autre chose.
Martine était frileuse à l’idée de perdre son train de vie pépère avec Jack, il ne la regardait jamais, mais peu importe, il n’était pas si discret que cela, mettant toujours un point d’honneur à l’énerver avec son stylo à encre lorsque les cartouches se transformaient en arme de jet massif, permettant à la couette de sa grand mère de recueillir de nouvelles et formidable taches bleus et noir entre les fleurs si violette de candeur d’une époque bien révolue. En effet jamais sa grand-mère paternelle n’aurait cautionné telle gabegie de vie en couple non marital, sans jamais passer devant monsieur le curé ou au moins monsieur le maire. Avec le temps elle s’était habitué au désengagement pastorale d’une église qui la rendait triste car sans plus personne à qui parler, ni au coeur de la nef car le curé avait disparu lui aussi avec la crise des vocations parait-il.
En attendant, Martine était en crise non pas de vocation, car son bouquin elle l’avait écrit, lu ,relu et encore relu sans jamais avoir rien trouvé à y redire, à part quelques fautes d’orthographes ou de conjugaison qu’elle ne voyait pas car elle n’en connaissait pas l’erreur initiale.
Ainsi en ayant peur de rien comme à son habitude, elle passa devant sa mère, l’embrassa sur la joue et monta directement s’installer au grenier, là où son père lui avait fait une chambre de femme-auteure comme elle aime à se décrire, pour lui donner le gout des mots et l’engouement du rêve inaltérable de la vie à deux, en couple confirmé ou en solo. Martine n’écrivait que sur les gens qui vivaient à deux ou sans enfants peu importe, elle aimait conter l’amour. L’amour avec un grand “A“, celui qui ne disparait jamais même quand une petite sœur vient à se marier avec une grande soeur dans le désespoir de ne jamais y arriver. Dans ses livres tout le monde s’aimerait toujours à la fin, même elle, grande écervelée de la chose sans vraiment comprendre pourquoi et ce qui fait que l’on s’attache l’un à l’autre. Elle aimait parler et raconter la vie des autres, ceux qui s’aiment quoi. Un jour peut être elle écrirait sur la misère affective de sa soeur, enfin ce que cela lui évoque quand elle la voit butiner d’une âme à l’autre pour enfin se retrouver mariée avec un grand dadais sans grand intérêt intellectuel à la fin. Mais comme je vous le disais, il doit savoir manier la chose de l’amour avec passion les soirs de pluie et d’orage sur une chambre à coucher bien trop petite souvent pour les ébats d’Emmanuelle et de Marcel. Oui c’est comme ça qu’il s’appelait rien de bien glamour, mais rien que d’évoquer son nom le voici qu’il apparaissait dans l’entre chambre du grenier de Martine avec le dernier accroché à son bras de gaillard, il devait faire 30cm de tour de bras au moins, se disait Martine.
« Que veux tu Marcel, tu t’es perdu en montant les escaliers?
-Non je venais voir la précieuse dominatrice de ses dames entrain de mettre de l’ordre dans sa vie affective.
-Quelle vie affective? T’as bu ma parole Marcel
-La tienne de vie, celle que tu n’arrête pas de rabâcher au premier venu, allez fait pas ta mijaurée et vient faire la fête avec nous »
Sur ce il descendit toujours avec le dernier accroché à son bras devant le regard ahuri de Martine qui, ne le pensait pas aussi fin d’esprit devant une analyse bien simpliste mais bien amené en retour. En une phrase il avait décrit son problème et la raison de son désarroi, l’amour pas connu et l’horreur de fêter quoi que se soit en famille de préférence.
-De toute manière c’était un con, jamais foutu de venir à Noël pour t’accompagner dans ton calvaire le plus grand de l’année! Hurla encore Marcel de la première marche en partant du bas. C’est un con! Voilà c’est tout, tu trouveras bien mieux va t’en fais pas.
-Martine hurlait du grenier , mais n’importe quoi tu ne sais même pas de quoi tu parles, nous étions en collocation, c’est tout en C-O-L-L-O-C-A-T-I-O-N tu m’entends, en C-O-L-L-O-C-A-T-I-O-N!
-Ouais ouais finit-il par dire en allant embrasser sur la joue sa belle mère qu’il avait oublié de saluer devant son empressement à voir la chose rare qui allait maintenant être en collocation avec sa mère bien aimé.
-Bon courage belle maman par ce que là vous avez pas fini d’en voir des trucs étranges avec ce phénomène de modernité sous votre toit. »
Elle sourit en réponse tout en accueillant sa flopée de petits enfants aussi sauvage les uns que les autres, mais toujours sans le moindre problème existentiel pour le moment. Emmanuelle les élevait au son de la clarinette du chauffard d’en face, pour leur montrer que la vie ne vaut d’être vécu que si l’on reconnait les cons dormeurs, des cons commentateurs télé, et des cons qui nous emmerdent au jour le jour avec leur théorie à la con sur le bien être au quotidien. Leur disant que « nous dans le jardin on à un nid de merle et cela suffit à tout comprendre à la vie, de la naissance à la mort quand une conne de pie vient à passer par là! »
Martine descendit avec appétit, car elle n’avait rien mangé de la journée, même pas une rasade de coca pour lui sucrer ses idées noires du moment. Elle préférait ruminer en silence sans personne pour la contrarier. Ainsi le gâteau du gouter prévu à l’effet du septième anniversaire de sa nièce ressemblait au graal du moment: bleu, rose et vert tout en sucre glace et frangipane de supermarché sans amour pour le cuire, mais avec tous les ingrédients nécessaire au cancer de la saison suivante. N’empêche qu’il fut bon et qu’il permit à Martine de se griser un peu la mine déconfite en engloutissant trois parts de ce délicieux leurre à la morosité ambiante. Elle ne prit pas plus que ça part à la fête, remontant dans la foulée pour écrire son vécu émotionnel du jour dans son journal émotionnel de l’année. Elle y apposa la griffe de son fameux stylo à encre péteur qui, n’arrêtait pas de couler sur sa couette et sur les chemises de Jack quand il voulait bousculer un peu Martine pour la faire lever de son sofa-canapé et table de repas la plupart du temps.
« Il faudra que je la récupère ma couette quand même j’y tiens, c’est mamie qui me l’a donné quand j’avais dix ans, elle est tellement vitale à mon confort personnel. Demain quand Jack sera parti bosser j’irai la reprendre discrètement, ainsi que ma tasse de bonne copine ou se trouve dessiné le dernier chat grincheux de l’artiste qui, peint des trucs chelous sur le bord du trottoir devant la mairie le jour du marché . J’en profiterait pour lui rendre les clefs en même temps, je claquerai la porte en partant et pouf ni vu ni connu plus de Martine, il n’avait qu’à m’aimer un peu plus et moins me critiquer à la fin. » Son scénario était prêt, sans faute, ni erreur, ni aucune faute de timing, il part à 9H j’arriverais vers 10h30, je dépose et reprends, et après je claque la porte à tout jamais.
« Ok, tout est prêt: mon stylo pour lui laisser un mot, ma clef au porte-clef argenté et mes claques au cas où il aurait prit un jour de congé. Mais cela je ne le pense pas, il n’aime pas prendre congé le lundi, car cela le rend malade de ne pas voir sa nouvelle collection de ciré jaune dans la livraison du lundi matin. »
Ainsi après 90mn d’attente dans son AX K-way Martine prit le temps de marcher d’un bout à l’autre de la rue. Il n’y avait aucune forme de jalousie à le voir ainsi reprendre la main sur sa vie dans son ancien logis à elle aussi. Ils l’avaient investi ensemble, décoré ensemble et sans jamais empiéter sur le territoire de l’autre, du moins le pensait-elle ainsi depuis le temps. « Il m’en aura assurément fait la remarque lui qui, n’hésite pas à me dire que je suis fainéante lorsque je lambine sur le sofa d’alors pour m’expliquer que la couleur des rideaux ne lui convient pas. Il en aura surement fait la démarche, en ce sens où je n’accepte pas les critiques mais je me les prend en pleine figure lorsque Jack se décide à me dire la vérité à mon sujet.
Martine détestait les remarques négatives, car cela remettait tout son être en jeux, de la dernière vie d’enfant martyrisé par une soeur au succès amoureux sommes toute important, et elle sans jamais personne pour l’aimer en femme qu’elle était, à part Jack, se disait-elle un instant pour chasser cette histoire de fait de son cerveau.
« Il ne m’aimait pas, il me supportait » pour gérer les frustrations de sa soeur lorsque chaque fois un nouvel amant apparaissait dans sa vie. Bref Jack la supportait, voilà le terme exact, il ne l’aimait guère mais la supportait, comme un ami le ferait tout en vivant au quotidien avec ses humeurs changeantes et son manque de joie de vivre.
« A force de penser à lui je vais me retrouver face à sa tête d’ahuri des beaux jours, pour m’annoncer qu’il avait refait sa vie avec une femme en une seule nuit alors que moi je ressasse la mienne sans cesse. Oh je dois me faire des idée il est bel homme, mais pas à ce point là quand même, sinon il aurait ramené quelques conquêtes à la maison avant, autrefois, lorsque nous étions en collocation, hier, enfin dans le passé. »
Tout en remuant ses souvenirs dans ses méninges exécrables de bordel de pensées à tout va ce matin, elle arrive devant la porte de son ancien logis pour y déposer les clefs et récupérer sa vieille couette de grand mère, comme la décrivait si bien Jack. Elle entra dans la maison après avoir pris soin d’essuyer ses chaussures sur le paillasson choisi par Jack qui, stipulait que seuls les fans du magicien de Poudlard pouvaient pénétrer dans ce logis. Elle n’en était pas une, de fan, mais l’avait laissé donner libre cour à ses fantaisies de geek du supra et surnaturel, autant en film qu’en jeu vidéo de toutes sortes. Elle aimait de temps en temps jouer à la console de son enfance dans des parties de Mario kart survoltées dont la télécommande de jeu finissait toujours contre le mur en fin de soirée, à force de perdre face à son ami et colocataire de toujours. Tout cela la faisait sourire, mais en entrant dans l’appartement du haut comme elle le décrivait aux amis de passage, elle perdit soudain ce rictus inhabituel pour apercevoir une scène de guerre étrange au milieu du salon, sur la table de la cuisine et pour finir jusqu’au niveau de la chambre de Jack.
Elle se dit qu’elle ferait au plus vite, déposant les clefs sur le petit vide poche qui se trouvait…là, normalement, sur le guéridon de l’entrée, mais à priori il avait été détruit durant la bataille. Elle le cherchait par terre mais ne le trouvais pas, tant pis elle les posera ainsi sans réceptacle digne de leur valeur à elles, d’ouvrir et de fermer un lieu de vie si précieux et si cher à ses yeux durant toutes ces année.
« Bon, étape numéro deux, la couette, qui elle aussi semblait avoir disparu dans la bataille épique du soir d’avant. Mais quel carnage, où est-elle? » Pas sur le sofa, pas dans le coffre à jouet servant de remise à la console et ses diverses accessoires. Elle fouilla dans la cuisine pour retrouver, posé sur la poubelle, son cadre avec ses notes de son premier livre ainsi immortalisé à outrance certes, mais un peu de respect à leur sujet serait la bienvenue. Elle les prit entre ses mains et les porta à sa poitrine contre son coeur, ce qui déclencha l’écoulement d’une première larme depuis son oeil droit, mais toujours pas de couette. Elle regarda dans son ancienne chambre, où tout avait également été dévasté, son lit étant un fourbi de vêtements féminins et masculins qu’elle poussa avec délicatesse pour ne pas être prise dans la tourmente du jeu de guerre qui se déroulait là. Mais bon sang elle est où, il l’aurait pas quand même déjà jeté ce goujat de première fortune. Elle se retourna pour se rendre vers le balcon du fond, celui là qui donnait sur la petite chambre qui servait de bureau et qui étrangement n’avait pas été atteint par les méandres de la guerre du reste de la maison, c’est là qu’ils disposaient les trucs pour la déchetterie en général.
« Ouf! La voilà, elle a bien failli mourir sans mon amour celle-ci, je l’ai sauvé mémé, tu me remercieras plus tard en me servant de chauffe-coeur pour le reste de la journée, car là je suis en mode décadence absolu au son du clairon de la victoire de mon ennemi » Elle ne pensait pas si bien dire lorsqu’en, se retournant une magnifique jeune femme de son âge enroulé dans un drap de fortune bleu , ou plutôt une frange de chemise à rallonge de Jack, un truc bleu que l’on pouvait comparer à un bout de tissu, la dévisageait du haut en bas en lu demandant si elle pouvait l’aider.
« Non ça va aller, j’ai ramené ma clef et repris mes affaires pour l’instant, et là je m’apprêtais à quitter le bureau pour traverser le dépotoir de l’entrée et refermer la porte derrière moi à tout jamais. » Sur ces mots elle pria la jeune femme de l’excuser pour s’élancer vers la porte d’entrée en apnée pour ne surtout pas montrer que si elle respirait, elle allait pleurer de tout son corps. Mais trop tard pour l’apnée, car Jack lui aussi venait de faire son apparition dans l’encadrement de sa chambre, suivi lui aussi d’une toge en guise de tenu officielle du moment, à priori, se disait Martine qui, ne savait absolument pas comment quitter l’appartement sans faire d’esclandre ou de drame à la vue de tout ce carnage.
« Je ne te pensais pas aussi sportif, dommage tu aurais pu utiliser tes forces pour pousser ton vélo un peu plus vite hier, mais je sais que la rapidité n’est pas ton leitmotiv, ni ta vie de marchand de ciré finalement. En fait cela me rassure, tu es bien plus normal et indécent que je le pensais finalement. Adieu et profite bien de ta nouvelle vie sans moi et mes phrases assassines de vieille mégère non apprivoisable de personne, et merci de me confirmer ce point de vue sur la vie et les hommes en général. »
Sur ces paroles Martine s’en alla en pleine gloire éternelle du démon qui, aime bien avoir le dernier mot qui fait mal, et qui laisse l’autre dans l’embarras sans lui donner le moindre droit de réponse, enfin pour le moment et cela elle ne s’en doutait guère encore.
Martine sorti donc de ce guêpier surprise qu’elle s’était imposé elle même en ne prévenant pas Jack de son arrivée dans la matinée, préférant comme à son habitude faire selon sa vérité à elle et non celle de son compagnon d’aventure ancien. Il était temps de se conformer à une autre vérité à présent, exactement, celle du présent actuel, celui qui la mènerai nulle part, à part à la table du diner familial entre une mère dépressive et un père absent dont seul la photo et le camion bien aimé trônaient sur le buffet de victuailles familial. Sa mère avait pris l’habitude de nourrir tout le monde depuis le décès de son époux, pour poursuivre son habitude de femme nourricière sans jamais aucun regard de gloire maternelle en retour. Elle avait peur d’affamer Martine en ne la revoyant pas chez elle, pensant uniquement à nourrir ses 7 petits enfants plus affamés qu’une garnison de légionnaires après le combat. Elle préférait nourrir le petit plutôt que de discutailler avec la plus grande au sujet de son avenir qui, lui ne la nourrissait guère. Mais certes Martine était au courant de son infâme goût pour la paresse et la nonchalance d’une romancière sans le sou, mais ses histoires lui remontaient le moral sans cesse en berne au vu de son manque de gratitude d’un lecteur a priori absent et sans le sou. En effet ce dernier était incapable de lui acheter ne serait-ce qu’une histoire d’amour, en ce sens où déjà elle ne les mettait pas en vente, et que deuxièmement elle avait peur de passer pour une romancière de seconde zone entre son âme de dilettante éternelle et sa vie de femme sans mari, ni amant, ni homme de passage ne serait-ce qu’après une nuit de beuverie. En effet ça non plus elle ne fait pas, boire jusqu’à outrance, et c’est sûrement ce qu’avait du faire Jack pour être ainsi dénué de sens dans ses actes de la veille au soir pour ainsi déflorer sa passion subite pour les femmes de n’importe quel sens, bon ou mauvais. Martine avait reconnu Victoria et son gout pour dénaturer la gente masculine et féminine à la fois, par son manque d’empathie pour les femmes qu’elle laissait à l’abandon après ses parties de jambe en l’air improvisé dont elle avait l’habitude.
« Je ne la supporte pas cette garce et c’est elle qu’il a du appeler pour se faire plaisir à outrance, autant se payer une prostitué au moins les choses auraient été claires entre eux, car maintenant elle va le laisser tomber en miette avant de revenir un soir pour tout remettre sans dessus dessous. Pour une fois qu’il est rapide en besogne il fait tout de travers, mais bon cela ne me concerne plus, ni pas d’ailleurs. Je ne lui ai jamais rien promis en ce sens et lui non plus alors pourquoi n’a-t’il jamais ramené personne à la maison, cela m’étonne. Moi non plus je n’ai jamais ramené personne mais en même temps je n’en avais ni le besoin et ni l’envie puisque sa seule présence me convenait. »
«Bref, bref » marmonnait Martine en rejoignant son domicile au volant de sa guimbarde multitâche, elle aussi était étanche due à son nom digne de la plus grande marque d’imperméable à la française, le K-way, moche et repérable à l’infini, mais aussi fiable qu’une paire de bonne chaussure de marche imperméables elles aussi. « Encore bref » grommelait Martine, « je suis belle et pleine de valeur, d’ailleurs je vais le lui prouver à ce connard en chaleur intense et sans cervelle en retour. Je vais me mettre à la recherche du fameux coup de pouce éditorial ou autre sur mon chemin de femme digne d’être connue du monde entier, tout comme ces imperméables à la noix qui me pourrissaient son quotidien à lui aussi. »
Pas moyen de savoir d’où venait les hontes et les traitrises du couple des aventures extrêmes lorsque, l’un et l’autre se mettaient à craindre l’opposé du mot amour tout en le cherchant à tout prix, et le voilà qui faisait surface. La haine était là est bien présente, sans être dans la peur de la mort de chacun, tout en espérant être aimé de l’autre sans jamais vraiment le lui demander en retour, et c’est là que Victoria avait tout compris. Aimer c’est bien mais pas trop, et surtout profiter de la chair et du consommable avant de passer à autre chose pour ne pas être déçu. Alors que Martine et Jack étaient déçu d’une relation qui n’avait consommé ni chair et ni passion redoutable, pour se quitter juste avec la haine et sans souvenir de partage mémorable en retour à part finalement cette vieille couette pleine de taches qui, cristallisait les haines et les amours manquées de ce couple bien extra-ordinaire que firent Martine et Jack.
Jack quand à lui espérait ne pas avoir trop découragé Martine dans son partage émotionnel avec le public, car il la savait soupe aux lait quand aux relations extra conjugale et sans lendemain, et celle-là de relation allait sans doute rester sans lendemain. En effet il la connaissait Victoria et ne l’avait pas appeler pour philosopher autour du thème de l’amour génital, mais pour le réaliser l’amour génital aussi cru que ce terme puisse paraitre. Pour lui il était temps de passer à autre chose et le psychodrame du jour allait le conforter dans ce nouveau schéma de vie à construire. Il remercia Victoria pour sa présence amicale de la veille, ou plutôt sa prestation à lire en sous titre dans ses pensées, avant de l’embrasser d’un au revoir vigoureux au grand dam de Victoria qui aurait espéré un deuxième voir un troisième round avec cet amant bien délicat et agréable au demeurant. Tant pis elle en trouvera un autre, et à peine franchi la dernière marche du petit escalier de béton extérieur elle avait déjà en tête sa prochaine victime ou compagnon de toujours, qui sait? Elle aussi avait une âme malgré son manque de conscience de la chose pour l’instant. Victoria pensait à son chien qui avait besoin d’être sorti et c’est là qu’elle se remémorât ce charmant jogger au nattes affriolantes qui la toisait du regard chaque jour. Bonne approche la natte, elle allait en faire de même, se natter les cheveux jusqu’à la ressemblance avec le nouvel univers qu’elle désirait. Laissons là Victoria pour revenir à Jack qui étendait le linge de sa machine de la veille pour y découvrir encore quelques affaires à Martine. « Bon je le suspends ou je le jette? Bon je le suspend, j’ai déjà failli jeter sa couette et… les cadres? »
Il se précipita à la cuisine.
« Merde les cadres, elle les a pris, je suis nul au possible, oh Jack tout ça pour une partie de jambe en l’air, elle doit me haïr à présent …
Oh et puis tant pis elle avait qu’à arrêter de me prendre pour un demeuré avec ma manière de manger en douceur, de parler en douceur et de lui parler en douceur jusqu’aux vérités à lui dire, pour enfin qu’elle cesse de me harceler avec ses prétentions artistiques de mes deux. Je déteste la romance décadente de poussière médiévale ou sulfureuse comme une "chatte sur un toit brûlant", tout ça pour éviter que Elizabeth Taylor ne se transforme en icône pour ma vie d’homme d’alors. Elle avait peur de quoi? Que je la largue de fait pour une brune dévergondée, bon ok ça c’est fait je peux mettre une croix à coté de ma liste à faire et vivre. Mais bon elle l’a bien cherché non? A toujours me mettre au rang de l’ignorant, alors que je payais ses factures la plupart du temps sans demander mon reste, et ne jamais lui en montrer la teneur, de ses dépenses, aussi fastueuses qu’une princesse de théâtre gâtée par l’univers au dépend de son prince inexistant de douleur et d’âme au plus profond de son être à elle.
Je l’ai aidé du mieux que j’ai pu mais là je cale, je squatte mon cerveau de mal-être permanent, je n’en peux plus, laissez moi vivre enfin en paix et sans râleuses du quotidien » demanda-t’il en regardant le ciel étoilé du soir. « Si jamais il y a quelqu’un entendez-moi et donnez-moi la paix de l’esprit sans femme déconnante à mes cotés. Jamais plus de ça, car l’amour platonique ça m’épuise et me fatigue bien plus qu’une partie de jambe en l’air improvisée un soir de pluie, dans mon âme de damné éternel en ce qui concerne les choses de la vie à deux et de l’amour. Moi aussi j’ai le droit d’être aimé pour ce que je suis, alors donnez-moi celle qui me revient de droit s’il vous plait » implora-t’il encore les yeux levés sur la lune en manque de courage elle aussi lorsque, les nuages la cachent sous leur douces dentelles brunâtres et jaunâtre à la tombée de la nuit.
Les nuages de la gloire venaient de disparaitre du champs d’action et de la romance de Martine, car son nom de femme et d’artiste-auteur des plus belles histoires du monde selon elle, venaient de se carapater avec son histoire d’amour raté avec Jack. Elle ne comprenait pas pourquoi les malheurs de ce bonhomme avaient tant d’effet sur sa vie à elle. Elle ne l’aimait pas ou plus ou jamais, peu importe elle ne voulait pas devenir elle aussi la victime d’un amour raté comme dans ses romans à l’eau de rose.
Il fallait en écrire quelque chose de cette histoire, et c’est ce qu’elle fit. Nuit et jour sans s’arrêter elle notait les plus belles histoires d’amour rencontrées dans sa vie, celles qui passaient à côté d’elle sans même sans apercevoir jusqu’à lors. De la liaison sulfureuse de Clémence, une de ses meilleures amies d’alors perdue de vue depuis, jusqu’à la rencontre de sa soeur avec Marcel. Eh oui même le gigantisme tas de muscle sans cervelle jusqu’à lors dans son esprit de femme évoluée, commençait à prendre de l’importance sur son chemin de réflexion autour de l’amour et des choses de la vie, celles qui mènent à faire des enfants au bout du compte quand la pilule est oubliée ou au fond du sac à raison.
La maison de sa mère devenait d’un coup trop petite pour son appétit de découverte, elle qui n’avait jamais osé se fier aux inconnus, aux étrangers, à ceux qui n’habitaient pas sous son toit ou sous son Km2 dont faisait parti le voisinage.
« Tu sauras être raccord avec ta soeur pour le mariage du cousin André j’espère! » hurla sa mère d’un coup, du bas de l’échelle de l’escalier du grenier, pour la ramener ainsi en catastrophe à la réalité du jour et du moment.
« Oui oui t’inquiète pas, elle sera en vert criard et moi en bleu canard, raccord quoi! »
Sa mère venait de la sortir de son état de réflexion intense avec un événement assez court mais intense en général, le mariage, un truc inopportun pour elle car pas franchement concernée. Elle ne se marierait jamais, ça c’est sûr et elle en était convaincue, car pas un instant elle n’aurait imaginé porter une robe blanche de pudeur et de mensonge pour la plupart qui n’arrivent plus réellement vierge au mariage. De même pour ces messieurs dont la boutonnière reflète le valeureux chanceux ou malheureux, de la fleur de lys amoureux du savoir éternel ou de la fleur de rose amoureux du prisme de la beauté éternelle non seulement sur une âmes, mais sur les corps de bien entendu. Elle se disait que d’ici une vingtaine d’année André divorcerait sûrement pour une plus jeune que lui afin de remettre au gout du jour la rose du bonheur corporel, et aussi lymphatique qu’un lièvre sans hase à récupérer pour assurer la livraison d’oeufs de pâques. Enfin bref elle ne voyait pas l’interêt de se marier pour se séparer à tous les cas au moment où les enfants n’auraient plus besoin d’être couchés et embrassés en retour pour leur souhaiter la bonne nuit, l’autonomie des uns redonne un sens à l’autonomie perdue des autres. Martine le voyait ainsi le mariage, pas comme un acte d’amour sincère mais comme un pacte pour élever et faire grandir des enfants jusqu’à leur autonomie à venir. Enfin en ces jours de partage amical au sujet du mariage avec sa mère, elle préférait ne pas lui dire qu’Emmanuelle divorcerait justement pour retrouver un peu de liberté quand le dernier aura quitté le nid. Mais il est vrai que dans nos sociétés du farniente imbécile les enfants partent rarement avant la maturité espérée, préférant vaquer au bonheur gestationnel encore quelques temps jusqu’au mariage salvateur de cet état de paresse administratif et familial en occurence. Du coup peut-être que sa soeur ne divorcerait jamais, puisque mariée à un faiseur de gamin, et il avait tout compris Marcel, pour ne pas perdre sa femme il fallait l’engrosser régulièrement pour lui permettre de s’occuper ad vitam de ses enfants infinis.
« Quelle horreur ce que je viens d’écrire là sur le mariage » se disait Martine, mais peu importe c’était vrai, elle en était bien évidement convaincue au jour d’aujourd’hui avec ce mariage stupide entre le cousin André et sa future femme la douce et sûrement belle Tiphanie. Martine ne l’avait jamais vu encore jusqu’à ce jour où, l’autel du curé ou du pasteur disponible pour la cérémonie les unissent devant dieu ou n’importe quelle autre idole à la mode en ce moment, en sachant pertinemment que la foi de l’un se devait de rejoindre celle de l’autre sinon patatras divorce assuré, encore une fois.
Martine était on ne peu plus gaie à l’idée de revoir Marcel se mettre à danser la Zumba du dimanche lors de la soirée dansante du mariage, car il la faisait rire avec ses grimaces et ses gestes de douceur aussi maladroit qu’un éléphant lorsque, Emmanuelle se joignait à la danse. Elle devait l’aimer comme ça, maladroit et délicat à la fois, quel tombeur ce Marcel. Il remonte vraiment dans mon estime depuis hier et sa pudeur de ne pas me haranguer en pleine face que j’étais aussi stupide qu’une huitre en me faisait passer pour ce que je n’étais pas, et pas comme Jack, il le fit en douceur mais avec maladresse à la fois pour ainsi se retrouver en bonne place sur mon cahier de note du jour. Pour une fois que je ne faisais pas l’éloge du prince charmant, il aura suffit que Marcel me dise de passer à autre chose pour que je le fasse. Il est plus doué que Jack lui finalement, mais je ne vais pas le piquer à ma soeur pour autant, qu’elle le garde car je ne veux pas un bus remplis de mioche comme futur.
Martine enfilait sa robe bleu vert canard pour faire plaisir à sa mère, avant de prendre les clefs de son AX K-way décorée pour l’occasion en sapin de Noël bleu et blanc comme le thème du mariage. Oui il faut un thème maintenant sinon le mariage et la saison à venir sera foutu à priori, « Tant qu’il n’est pas télévisé et que les invités ne sont pas notés en fonction de leur tenue vestimentaire, je m’en fou du thème » se disait Martine, toute aussi délicate avec elle-même qu’avec les gens qui partageaient sa vie.
Elle avait tellement eu peur le jour où sa soeur se mariait de devoir un jour aussi passez devant monsieur le maire et de jurer de rester à tous jamais avec la même personne, qu’elle se convainquis de toujours faire le contraire en emmenant les hommes sur des terrains de vie ardus et sans avenir à deux. C’est ainsi qu’elle voyait l’amour, en une cohabitation parfaite sans jamais s’intéresser l’un à l’autre plus que cela. Et Jack en avait fait les frais jusqu’à la pousser aux extrêmes de son jugement hâtif, pour lui faire comprendre qu’il en avait mare de servir d’expérience même s’il devait expier le pécher de s’être servi d’elle à l’époque.
Mais Jack avait bien compris qu’Emmanuelle ne s’intéressait guère à lui et au bout du compte ce fantasme d’adolescent écervelé lui avait permis d’être en compagnie de Martine bien plus longtemps qu’espéré, mais sans jamais rien y comprendre à leur relation. Il ne savait pas ce qu’il faisait entre la vie de folie d’une écrivaine sans le sou et toujours à critiquer l’autre pour son manque d’ambition personnel et surtout son calme et sa lenteur d’esprit lorsqu’il, ne comprenait ni les mots et ni les phrases à rallonge de sa compagne de chambrée. Il avait appris à l’aimer lui, malgré tous ses défauts mais pas comme ça. Il ne pouvait plus continuer comme ça dans l’imbroglio et la tourmente du moi du surmoi et de l’égo démesuré d’une femme aussi impertinente et irréelle que Martine. Il ne voulait plus souffrir du mal qu’elle lui avait donné en retour, en la regardant ainsi s’épanouir seule au gré de ses mots d’amours uniquement dirigés en vers les personnages de ses hypothétiques romans d’amour au succès international. Il lui en fallait plus, du concret et pas de la gageure insolente de quiétude d’une femme sans avenant ni avenir pour lui. Ainsi aujourd’hui au mariage de sa belle et notable soeur, enfin demi-soeur, car le divorce de ses parents lui donna une nouvelle amitié bien plus durable que celle de ses parents, en constante dispute à ce sujet là également du compagnonnage d’après les amours ratés d’un couple pourtant aimant au départ.
Il avait emmené Tiphanie au bal masqué de carnaval, à la remise derrière la salle des fêtes pour les boums sauvages entre ados du coin et ainsi de suite pour maintenant être le témoin de son mariage avec le mystérieux André qu’elle ne lui avait jamais présenté. Cependant elle l’avait assuré de son soutien dans la démarche de quitter une colocataire qui, lui semblait bien imprudente de laisser filer son frère ainsi, comme une étoile en fin de vie alors qu’il était à lui seul la bonté incarné pour pourvoir survivre ainsi au malheur familial d’un père et d’une mère en perpétuel conflit et avec une colocataire en perpétuel conflit avec elle-même et ses personnages bien plus intéressants qu’elle même. En effet Tiphanie avait lu les paroles de ses personnages sur le tableau de note du grimoire subtilisé par Jack un jour, alors que Martine fêtait Noël en famille sans lui, pour les montrer à sa soeur qui elle aussi fêtait Noël en famille avec lui pour ne pas subir l’affront du pugilat familial s’il débarquait chez sa mère ou elle chez son père.
Dans l’arrière chambre du veston communal où se trouvais le maire et la paroisse tout entière prête à chanter le bonheur des nouveaux mariés, Jack s’apprêtait à ouvrir la voie qui mènerait la mariée à l’hôtel de ville avant de rejoindre l’autel paroissial quand, il aperçu au loin dans une magnifique robe bleu canard sa colocataire de toujours, Martine. Elle ne l’avait pas vu, préférant grommeler que son beau frère n’arriverait jamais à l’heure alors que sa voiture était bien plus puissant que la sienne, mais il est sûr que la remplir de mioches propres et sans morve au nez semblait relever de l’épreuve olympique du décathlon combiné au sprint final pour arriver dans les temps au fameux mariage de l’année.
André arborait le sourire du vainqueur face à la famille en admiration devant la beauté de sa future femme. « Il parait que son frère est beau et célibataire, je suis prête à l’abordage » hurla en extase avancée sa cousine Béa, la soeur d’André pour ainsi se retrouver en belle robe à décolleté plongeant devant et derrière. Mais c’est le temps qui s’arrêta un instant lorsque, Martine découvrit de qui il s’agissait, en voyant avancer Jack en costard cravate Armani de tous les diable pour ne plus pouvoir ni penser et ni réfléchir au plan d’action à venir, car celle-là elle ne l’avait pas vu venir et lui non plus d’ailleurs.
Martine pleurait presque de joie en le voyant, mais Jack l’ignorait de peur de ne pas savoir que faire en retour de son visage aussi doux de bonheur face à la cohue du monde familiale de part et d’autre du rideau de la véritable magie de l’amour. Magie qui venait de frapper non seulement pour André et Tiphanie mais également pour Jack et Martine qui ,se retrouvaient comme deux cons à une diner d’anniversaire dont la surprise serait de ne jamais entendre sonner l’alarme du réveil pour en oublier les étrennes à venir. Bref il fallait faire comme-ci, tout en étant comme cela, pas de chance la nouvelle vie de femme et d’homme libre de Martine et Jack allait commencer pour tous les deux lors du diner non pas d’anniversaire, mais d’amour réuni sous le toit des mariés du jour.
La suite du mariage allait s’annoncer assez compliquée pour Martine qui, ne comprenait pas à quel moment le ciel l’avait laissé tomber pour ainsi la mettre encore une fois face à la vérité de son destin de femme.
« Mais enfin il me veut quoi, le ciel, à toujours me donner une autre personne en partage devant mon insatisfaction de ne jamais avoir pu aimer un homme, et le voici qui se pavane en costume Armani devant ma pauvre robe en couleur champêtre vert canard, manquerait plus qu’une plume vienne à me sortir du chapeau et j’aurais l’air d’une vielle cane sans enfants à balader! »
Martine grommelait durant tout le temps de la cérémonie, elle s’était assise en face de sa mère, pour éviter de croiser le regard de qui que ce soit, car être ainsi baladée par la providence du soir au matin pour se retrouver face à ses erreurs du moment commençait sérieusement à la fatiguer. Elle avait peur d’être maudite à présent et de ne jamais pouvoir sortir ses histoires d’amour parfaites sur l’étal du libraire.
« Enfin, te voilà Jack » hurla de joie Thipanie après son union, et tout en arborant fièrement l’alliance qui ornait son doigt de la femme marié par excellence dans ce monde des convenances ordinaires.
« Bon tu viens on va aller se pavaner quelque peu dans la rue devant, avant d’aller boire jusqu’à plus soif pour fêter cela, qu’en penses-tu mon témoin et frère préféré? Allez vient insista-t’elle, tu n’as plus besoin de te cacher, tu es libre maintenant de te montrer aussi beau que possible et tu l’es autant par ton regard bleu turquoise que par ta redingote de témoin de la mariée. On te confondrait presque avec André tellement tu es resplendissant , enfin jusqu’à maintenant. Que t’arrives-t-il tu es malade, tu ne te sens pas bien?
-Non je vais bien, ne t’inquiète pas, j’ai juste besoin de reprendre un peu d’assurance pour affronter tous ces gens et surtout..
-Allez hop le photographe attend, vous venez les deux là ou quoi? A croire que ma femme m’a déjà abandonné pour je ne sais qui, si tu n’étais pas son frère je soupçonnerais quelque entourloupe » râlait André entrain de gérer à lui tout seul la marée montante de badauds attroupés devant le parvis de l’église pour admirer la mariée qui ne venait toujours pas.
« Elle aurait pu embrasser son époux » se disait Emmanuelle subjuguée par la classe d’André, un cousin peu enclin à l’élégance, mais qui aujourd’hui avait fait un effort de tous les diables pour devenir aussi beau. « Dommage qu’il ait été évincé par ce magnifique témoin de la mariée aussi beau qu’un acteur de cinéma » se pâmait d’amour soudain emprunt d’un fantasme d’adultère tout aussi soudain, Emmanuelle.
« C’est bon tu vas te calmer et toi aussi maman, dont les yeux étaient tout aussi ébahis devant la prestance du jeune homme. Vous allez pas vous y mettre à deux, il est beau mais con c’est comme ça il faudra vous y faire »
« Comment ça beau et con! »Répétaient ensemble sans discontinuer Emmanuelle et sa mère.
« Ben oui c’est Jack, vous l’avez pas reconnu derrière son sourire affable et ses deux mèches de cheveux rebelles sur le front qu’il a élégamment dissimulé, comme son âme de ringard aujourd’hui, également par la force écrasante d’un pavé de gel sans trace de graisse à l’évidence.
« C’est Jack! Eh ben je ne l’avais pas reconnu? En même temps tu ne nous l’a plus jamais ramené à la maison depuis que Emmanuelle s’est mariée, alors il a eu le temps de changer et là il ne porte plus ses lunettes de vue affriolante d’horreur sur le nez.
-Quoi ses lunettes, c’est quand même pas superman celui qui est impossible à reconnaître quand il met ses lunettes. Franchement vous me désolez, venez, allons nous installer sur la banquette arrière du bus qui nous emmène à l’évènement.
-Euh non ma petite Martine, je préférerais que tu nous y emmène avec ta voiture, car ainsi je pourrais rentrer plus tôt s’il le faut ma chérie.
-Ok maman, bonne idée, ça me permettra de fuir avant la danse du marié, de la mariée et du témoin qui choisira celle qu’il voudra pour me faire passer pour une mégère de seconde zone.
-Je te trouve bien sévère avec ce Jack, il ne t’as quand même pas mené en bateau, tu savais pertinemment que tu te mettrais en collocation avec lui et non pas en ménage, alors arrête et profite, fait comme d’habitude, râle sur les cons mais par sur celui que tu aimes le plus. »
Ça alors, à chaque fois que Jack cherchait Martine du regard il ne la trouvait plus, mais où était-elle? L’évitait-elle ainsi pour ne plus jamais le croiser. En même temps après sa venue de l’autre jour je comprends un peu son hésitation, qu’allait-elle trouver aujourd’hui au fond de son lit d’incertitude, Victoria ou une autre femme du même acabit pour elle? Jack était venu seul, il voulait être le chevalier servant de sa soeur, mais il se rendait compte qu’elle n’avait besoin de personne et sûrement pas de son grand frère puisqu’elle venait seule de prendre la décision de se marier avec André, le cousin germain de Martine donc.
« Allez Jack, vient saluer la famille de mon cher et tendre, ils sont sympa tu verras. » Même si elle ne les connaissait pas vraiment, vu la rapidité et la soudaineté de ce mariage face à la traditionnelle soirée d’engagement des fiançailles qui, n’auront jamais eu lieu, pour mieux surprendre une famille de puriste alors que la plupart sont divorcés et sans la moindre idée de ce que le mariage peut représenter dans une vie.
Les allégations du maître à penser à ce sujet là se retrouvaient en Martine, puisque autoproclamée reine de l’amour en pensées nouvelles sur les histoires de vie de ses romans à l’eau de rose. C’est ainsi que les déterminait Victoria qui, en avait lu la plupart à distance, en hackant quelque peu le disque dur du calendrier hormonal de Jack, lorsque certains soirs d’hivers elle avait déjà pris la poudre d’escampette par la fenêtre pour éviter d’être découverte par celle qui partageait la vie routinière de son amant d’un soir et du moment. Elle haïssait cette femme car elle écrivait sur l’amour sans jamais rien y comprendre, car son seule et véritable amour en ce sens se résumait à lui rendre la vie dingue, et qu’est-ce-que Jack pouvait bien en comprendre de ce genre de relation? Pourquoi n’avait-il jamais quitté du regard cette femme peu attrayante qui, n’arrivait pas à se défaire de son illusion de romancière des âmes amoureuses. Pourquoi tant de haine pour les hommes en général alors qu’elle en décrivait la beauté sans doute caché à tout jamais dans ses livres de bonne femme en manque de chance sur se plan là.
Il en fallait de peu pour que Jack se perde dans ses pensée, en repensant à la mauvaise vie qu’il menait en préférant coucher avec une femme monstrueusement belle est agréable tout en vivant avec celle qui lui donnait le plus de fil à retordre au quotidien, et là encore elle venait d’apparaître sur son moment de joie censé être familial et uniquement familial, alors qu’elle ne fait pas officiellement partie de sa famille. Sauf que maintenant si, elle doit être cousine par alliance élargie un truc comme ça sans doute.
Tiphanie tirait son bras tout en le sentant perdu dans ses pensées. André ouvrait la marche présentant tour à tour la tante Berthe , le cousin Alfred, les jumelles de son collègue préféré et…
« Oh Martine tu t’enfuis déjà? Viens là que je te présente ma femme et son frère. »
Martine venait de trouver les clefs de son engin de fortune et de collection à priori car elle avait 20 ans passé, pour les remettre dans son sac à l’appel glaçant du destin qui lui disait “oh là pas si vite, va falloir affronter les choses de la vie maintenant, que tu le veuilles ou non!“
« Oui André j’arrive » Elle remit un peu d’ordre à son minois, s’exerçant à sourire tout en étant retournée d’un coup de hanche médiéval, de part son allure du jour avec sa robe en tulle pimpante, par sa mère, ravie de revoir Jack et son souvenir d’aimant exceptionnel pour Emmanuelle.
« Bonjour mon cher Jack, comment vas-tu?
-Tu connais la tante d’André? S’étonna Tiphanie ravie de cette découverte soudaine.
-Oui ,oui, je la connais depuis mon enfance ,c’est la mère de Martine ici présente.
-Martine? OH! Martine!
-Oui Martine, c’est ça je m’appelle Martine, pas un nom aussi glamour que cela mais c’est le mien. Alors je le garde ainsi en bonne amitié sur mon passeport et mon nom d’écrivaine, pas besoin d’un alias car Martine suffit à sa peine. »
Jack la reconnaissait bien là, toujours sur la défensive, sans jamais se prendre au sérieux alors que toute la peine du monde était entrain de l’envahir. Tout comme lui qui, se trouvait confronté avec sa relation étrange de colocataire en face de l’ouragan familial habituel des grands évènement de ce genre.
« Je ne vous voyais pas aussi charmante chère Martine, mon frère se sera trompé sur un point, vous avez le sens de la repartie et le regard de braise, magnifique, comment ne pas tomber sous le charme , n’est-ce pas Jack? »
Martine sourit et Jack se mit à froncer ses sourcils laissant ses yeux bleus se morfondre en paix sous une paupière bien difficile à garder ouverte face au déferlement de bla bla bla conventionnel qui s’en suivirent.
Martine en profita pour reprendre les clefs de sa voiture, tirant sa mère par la manche profitant du fait qu’Emmanuelle fit une irruption plus que remarquable avec ses 7 enfants au milieu de la mêlé du nouveau couple André et Tiphanie. Jack la regardait s’éloigner, sous un regard étrangement nouveau, celui qu’il ne s’était jamais autorisé à poser sur ce phénomène de vie qu’était Martine, de peur de devoir se la coltiner ad vitam. Mais était-ce là le début d’une réflexion nouvelle sur sa gestion des dix dernières années, ou un un mauvais moment pour le temps du mariage de la vie future pour André et Tiphanie? A moins que ce soit celui de la réalité cinglante qui se confrontait au passé tout aussi cinglant d’une collocation sans avenir, et pourtant la destinée faisait tout pour ne pas les laisser s’échapper l’un l’autre à travers les méandres de la vie actuelle, sans passion ni raison d’être si la pensée et le destin ne s’en mêle pas un peu de temps en temps.
Martine démarrait son AX K-way, tandis que que Jack prenait place dans le bus qui le mènerait lui aussi à d’étranges moments pour un mariage pourtant aussi conventionnel que possible dans notre société de consommation excessive d’alcool frelaté et d’aliments, sans autre but que de nous faire oublier que nous sommes des êtres sans âme. Et plus encore lorsque la nuit tombe toujours sur le moment le plus sombre de notre vie, sans pouvoir l’analyser ou le mettre en exergue face au tumulte du quotidien si bénin la plus part du temps, car inutile et sans devenir pour autant nous mettre la rate au court bouillon quand il ne le faut pas. Bref Jack et Martine allaient enfin découvrir ce qu’aimer voulait dire et représentait sur leur deux petits coeurs de malheureux de l’habitude inhumaine sur terre.
Les attributions de Jack et Martine se résumaient donc à ça , une vie de merde dans une coloc de merde avec des amours de merde. C’est en sommes ce qu’ils pensaient de toute cette histoire, pour une fois d’accord sur un principe même de l’histoire d’amour du moment pour eux, le néant. Ce dernier les rendait fou face à l’inconnu et le fait de ne jamais avoir su comment dire à l’autre “je t’aime“ sans se mettre en pleine figure cette fameuse vérité qui, dérangeait tant et mettais tous le monde dans l’embarras lorsque, par malheur ils avaient pris le temps d’inviter l’un ou l’autre ami ou ennemi commun, l’un se mariant parfaitement à l’autre lorsque les chemins de la vie se mettent à diverger d’un seul et même coup.
Victoria servait de défouloir animal à Jack, tandis que Martine s’épanouissait sexuellement en regardant les films de James Dean et de Brad Pitt à la télé le soir. Chacun son souffre douleur personnel sans jamais s’avouer que celui du quotidien, et commun leur suffisait bien aussi. Ils ne s’aimaient pas se disaient-ils constamment en se regardant au jour le jour manger des spaghettis décongelés tout en buvant du coca défraîchi.
Pas besoin d’être en souffrance pour se montrer à quel point on se déteste et qu’on arrive jamais à tomber d’accord sur quoi que ce soit. Même le trivial pursuit du dimanche soir devenait un terrain de jeu à qui serait le plus intelligent et le plus malin dans la vie. Bien évidemment aucun des deux ne gagnait à la fin, épuisé par tant de stratégie d’évitement à mettre en place pour ne surtout pas tomber d’accord sur leur raccord d’âme, celui qui les avait fait se rencontrer plus de 20 ans plus tôt en plein milieu d’une cour de récréation enfantine où seule la vérité du jeu d’enfant prenait le dessus. Elle l’avait menacé de le dénoncer à la maitresse s’il ne lui rendait pas la barrette volé discrètement durant le cours de sport, et il lui avait obéi jusqu’à maintenant préférant la quitter en regardant ailleurs, vers l’avenir sans doute, là où il trouverait le bonheur tellement recherché avec elle, mais sans elle, au fin fond d’une relation sans avenir également lorsque, la personne tant désirée se pare de couleurs chatoyantes et élégantes le jour où vous avez décidé de la quitter. N’est-ce pas là le signe que vous n’en valiez pas la peine d’être aimé par l’autre et ainsi de suite, pour vous rendre compte que vous ne l’avez jamais vraiment regardé?
Jack et Martine avaient ces exactes même pensées, un sur le sofa du mariage de l’année entrain de regarder sa soeur faire le discours d’accueil des invités et Martine entrain de pleurer discrètement, assise sur la lunette peu récurée des toilettes de la salle de fêtes du village de petite envergure dont, seules les festivités de ce genre égayent la commune les soirs d’été.
Il en avait fallu du temps à nos âmes ainsi démunies face aux évènements tant attendus et tant inattendus des jours dernier. Heureusement Martine avait emmené son calepin avec elle, elle pourrait écrire sur l’amour, un jour comme ça devrait être idéal pour ce genre de commentaire. Quoi de mieux qu’un mariage pour voir l’amour naissant sur les yeux des mariés, celui qui disparaît dans les futurs divorces , celui qui ne jamais s’éteint lorsque deux vieilles personnes ne cessent de s’étreindre au son de la valse d’antan et ainsi de suite. Jusqu’au bout de la nuit elle chercherait l’amour dans les yeux de chacun.
Minuit venait de sonner et sa mère dansait encore sur les sons du tchatcha et du mambo de son enfance, tandis qu’elle avait déjà fait le tour des yeux du petit nombre d’invité a priori adulte, car la plupart des mioches n’avaient pas encore arrêtés de tourner autour du buffet de dessert. Celui-ci se faisait attendre car le témoin refusait encore de faire son toast. Elle allait proposer de quitter la salle pour lui faciliter la tâche, du moins si sa présence le mettait ainsi en difficulté et si cela n’était pas donner trop d’importance à leur relation passée et si vite oubliée sur le chantier d’une matinée bien étrange également lorsque, la mort dans l’âme elle vécue la trahison du corps devant les formes exceptionnelles de celui de victoria. Elle hésitait et quand finalement son séant se leva elle vit la redingote encore parfaitement ajusté de Jack se mettre à apparaitre derrière la pièce montée tout en gélatine rose et verte, comme pour ajouter du ridicule au ridicule après le lâché de ballons multicolore sur les draps verts du rideau de douche qui servait de porte à l’entrée de la salle.
Jack arrivait, il faisait un pas lent et sans grande motivation, si ce n’est le sourire de Thipanie fière de la présence de son frère devant le regard aigri de ses parents à l’approche du toast final qui, signerait le grand départ des invités et la fin d’une soirée assez bonne enfant il faut le dire, mais bien loin du rêve de princesse qu’elle avait imaginé. En effet toute jeune et belle femme se voit un jour mariée au plus beau et au plus avenant des amants, pour ainsi compléter le tableau d’une fée que même cendrillon n’aurait pas daigner regarder en face lorsque, son prince charmant se fit la malle lui aussi un soir d’hiver.
Martine posa son stylo pour écouter ce que Jack avait à dire, car elle ne l’avait jamais vraiment écouté et encore moins sur le thème du mariage, de l’amour donc! Qu’en savait-il sur ce thème bien précis et ne souffrant d’aucune contradiction de sa part lorsque, Martine l’évoquait dans ses histoires de femme bafouée, blessée et jamais heureuse en amour de telle sorte qu’à la fin de ses livres il fallait toujours un mort ou un suicide pour faire pleurer l’homme qui devenait le héros malheureux après avoir été le méchant de l’histoire à chaque fois.
Jack se racla la gorge, il évoqua l’histoire de vie brièvement de sa soeur aves son frère bien aimé qu’il était à travers le temps de leur enfance, mais sans jamais mentionner qu’il ne l’avait pas présenté à sa colocataire de peur d’officialiser un truc qui n’avait rien d’officiel. Il le regrettait maintenant, car sinon Martine ne serait sans doute pas venu à ce mariage pour le voir ainsi déblatérer sur ce qu’il pense être l’amour.
Il avait sur lui un carnet de note , récitant mot par mot le discours qu’il avait préparé depuis deux trois jour au son du clairon de la liberté, face au mariage qui la brode cette liberté, pensait t’il alors. Il ne pu pas lire son ouvrage de qualité linguistique certes, mais aussi surfait qu’une éponge verte et jaune qui ni ne nettoie la graisse et ni ne permet d’essuyer correctement un plan de travail abîmé par la vie et le quotidien. Il posa donc son bloc de papier et regarda sa soeur droit dans les yeux avant de dire les mots suivants.
« Ma chère Tiphanie, je t’aime de tout mon coeur, j’espère que tu trouveras ce qu’il y a de plus beau au plus profond de ton âme et de celle d’André, n’ai pas peur de grandir sans moi tout en me gardant auprès de toi, comme témoin de ce jour et de tes nouvelles aventures de vie à connaitre, maintenant que tu t’éloignes du frère pour rejoindre la mère que tu deviendras peut être un jour »
Tiphanie l’embrassa tendrement avant de lui donner le feu vert pour quitter cette cérémonie qui lui pèse tant.
Martine avait pris le temps de lire l’amour dans ses yeux, car finalement il n’y avait pas de raison pour le laisser s’en tirer à bon compte parce qu’elle l’avait quitté il y a peu. Mais ce qu’elle vit la fit réfléchir, elle y a vu désespoir et déchirement familial devant une soeur épanouie et des parents en plein délire de rangement de leur vie en mode panzer et mitraillette à tout va. Elle ne savait plus quoi penser, jamais il ne s’était plein du manque d’amour familial, peut être par ce que sa soeur l’avait compensé, mais peut être aussi par ce qu’il ne savait pas ce que s’était que d’avoir une grande soeur éternellement amoureuse, un mère entrain de nourrir tous le monde au centuple et des neveux hurlants qui courraient dans une maison comme des cinglés de la formule1.
C’était donc ça la famille un réceptacle à merveilles étranges où chacun devenait ce qu’il voulait, même si chacun ne comprenait pas forcément la passion de l’autre, il la respectait et regardait comment l’avenir allait se jouer pour lui et pour sa propre vie également, le tout arrosé d’une dinde farcie de marrons à Noël et d’une feuille d’impôt bien rempli à Pâques puisque les parts d’Emmanuelle étaient aussi nombreuses que celles du gâteau d’anniversaire de la veille.
Le pauvre il n’a jamais connu le tohu-bohu du sapin de Noël en mode clignotant non stop du 24 décembre au 24 janvier inclus, sans même parler de la joie de déballer le cadeau le plus con et le plus original offert par Marcel à sa belle sœur préféré qu’elle était.
Il semblait si triste Jack, mais il était trop tard pour venir s’excuser de sa froideur et de son empressement à le quitter l’autre jour, sans même le regarder en face pour lui dire merci de l’avoir supportée aussi longtemps. Elle le regardait filer avec sa redingote vers ce fameux bus où il comptait prendre place sans attendre l’heure du départ prévu à 3h du matin, il y dormirait seul en attendant.
Martine n’osait pas le rejoindre de peur d’envoyer des messages indignes en retour. Elle avait peur qu’il se méprenne sur ses intentions, elle ne voulait pas le câliner ou le renvoyer dans les bras de Victoria, mais juste lui dire qu’elle était là pour lui s’il en avait besoin. Au lieu de cela elle retourna s’asseoir au coin de sa table, prit son livret de note à elle et se mit à écrire les mots du nouveau roman. Celui-la qui parlerait non pas d’amour, mais de peur, la peur d’être soi face à l’autre, la peur de ne jamais le décevoir alors qu’on fait que cela à longueur de journée. La peur d’être une femme à part entière pour Martine et de se laisser entraîner dans des histoires sans lendemain, car le lendemain elle aime ça et si elle pouvait le contrôler encore et encore elle l’aimerait de mieux en mieux, mais pas ce soir, car ce soir elle ne contrôlerait rien, donc rester à l’écart du danger semblait le plus préférable pour le moment.
« Martine on y va, il est déjà 2H du matin » Disait en douceur sa mère qui la réveillait alors qu’elle venait de s’endormir sur son sac à main format xxl en guise d’oreiller.
« Je viens, le temps d’aller au toilettes et je viens » Elle partit quelque peu ensuqué se rafraichir le visage et soulager sa vessie pleine de rosé et de champagne sans alcool avant de revenir par la porte d’entrée qui, faisait face au buffet de dessert bien entamé dont seul restait encore quelques chouquettes du “mont d’amour“ du nom de la pièce montée du pâtissier pas si fugace en matière de romantisme de la boulangerie d’à coté, mais bon il était délicieux voilà l’essentiel.
En voulant reprendre une ultime bouchée d’amour montagnard, elle vit de ses yeux le fameux petit carnet de note que Jack avait oublié sur place. Elle le prit sans réfléchir, la curiosité d’une femme comme elle n’ayant pas de prix, même pas celui du respect de l’intimité de son ancien colocataire. D’ailleurs il devait déjà être loin dans son bus à rêvasser au futur de Bachelor qui l’attendait au pays du ciré jaune et de l’imper sans défaut de qualité imperméabilisante à connaître.
Sa mère l’attendait dans l’AX K-way à chercher où se trouvait la molette de la climatisation, mais elle pouvait chercher longtemps, car cette dernière ne faisait pas parti du pack de départ de la voiture, elle ouvrait donc grand les fenêtres pour aérer l’engin en mode sauna finlandais mais sans la piscine à porte de main. Martine s’assit à ses cotés, ne dit mot, impatiente de rentrer et de dévorer les mots inscris sur ce carnet faramineux qu’elle venait de subtiliser à son propriétaire.
« Du moins l’emprunter jusqu’à ce que je lui rende » se disait-elle en catimini à elle-même pour éviter l’esclandre avec sa mère qui ne supportait pas que quelqu’un furète dans les affaires des autres. Elle y mettait un point d’honneur et jamais elle n’avait fouillé dans la chambre de l’une de ses filles, jamais et gare à son père si jamais il avait osé telle chose. Il aurait dormi sur le canapé jusqu’à la fin de ses jours le brave homme, paix à son âme car ses jours se sont finis bien trop vite.
« Allez une pensée pour papa et hop je grimpe me coucher sitôt arrivée à la maison, et demain je regarde avec appétit ce que l’avenir me réserve sans condition, ni rien en retour d’ailleurs, car je l’ai mon livre sensation. Il a pris naissance sur le coin de cette table de papier crépon avec mon stylo de petite fille dégarni de toute fioriture. Simple, vrai et efficace voilà le slogan de l’avenir pour mes livres. »
Simple, vrai et efficace, et c’est sur ces mots de joie et de véritable engouement dans la poursuite de sa carrière qu’elle s’endormi en toute simplicité sur le sofa qui, lui servait également de lit dans cette chambre de bonne femme pas si veille mais un peu trop quand même, pour finir sa vie assise à table avec sa mère pour les trois repas de la dite sainte journée.
« Oh là là! mais quelle horreur ce que je viens de faire là! » se mit à hurler Martine qui se réveillait en sursaut vers 5 h du matin. Elle venait de faire un cauchemar où Jack la tuait pour lui reprendre ce qu’elle lui avait volé la veille, son carnet, son recueil de pensées ultimes pour faire voir à tout le monde qu’il n’était pas l’ingrat que lui même s’imaginait être.
« Enfin! Je n’ai pas le droit de le lire, je dois être honnête envers moi même et Jack, je ne peux pas tricher de la sorte, jamais avec mes amis, même s’ils se sont éloignés de moi pour l’instant. »
La mère de Jack fouillait dans son agenda pour retrouver à quel moment elle devait retrouver son fils pour lui remettre le carnet sois-disant top secret qu’il avait oublié sur la table du dessert faramineux de friandises exceptionnelles. Elle se pâmait encore en rêve devant la tourte chocolatée aux fèves de cacao africaines et vénézuélienne mélangées au beurre de cacao fait maison du maître en la matière qu’était le pâtissier local.
« Oh là là! A 18 heures je dois le retrouver devant le café du Bar Montmartre, je n’y arriverais jamais » se disait-elle sur la route du petit pavillon qui la séparait de la salle des fêtes puisque, presque commune avec sa route à elle de nouvelle femme entrain de marier une fille qui n’était pas celle de son premier mari mais quand-même, elle avait le droit d’être intimement liée à la vie de son fils en lui délivrant les messages de réalité au sujet de son mariage à elle. Le père de Jack la battait souvent, non pas physiquement, mais du bout de la lèvre supérieure, celle qui émettait des “pfft“ et des “pauvres sottes“ à chaque fois qu’elle voulait se lancer dans la mode, ce sujet qui la passionnait tant. A croire que son influence avait dû pousser Jack vers la confection du vêtement de pluie parfait, elle en était fier de son fils qui avait su allier plaisir de la vie professionnelle et bonne rentrée d’argent en substance, pour survivre à ses besoins même si elle ne le lui disait à vrai dire jamais.
Mais aujourd’hui il lui demandait un service, il fallait remplir sa mission de mère au moins une fois. En effet pour une fois qu'il s’adressait à elle sans passer par Tiphanie cela en valait la peine. Peut-être accepterait-il de se faire payer un café, au café Montmartre, par sa vieille et épuisée mère par autant de querelles non justifiées la plupart du temps. Elle en était consciente face à la vie qui l’avait mené à maintenant auprès d’un homme qu’elle trouvait beau physiquement certes, mais bien plus intelligent que la moyenne pour la laisser vaquer à ses passions aussi futiles puissent-elles paraître pour certains. Elle aimait peindre la vie des chats en ville pour les mettre en valeur face à la laideur de l’environnement citadin, même les oiseaux prédateurs venaient régulièrement se mettre en pause inadéquate de leur rang, pour permette à cette femme qui les regardait étrangement, d’immortaliser ce moment de vie exceptionnel, quand le sauvage se met à claironner qu’il est bien plus présent que pensé dans les villes ultra moderne de nos jour. Elle aimait peindre ce que la nature révèle au grands yeux de tous sans jamais être vu de tous, du moins de la plupart.
Elle arrivait maintenant à la salle de fêtes, les convives étaient tous partis, seuls les mariés étaient de retour pour nettoyer quelque peu, laissant le plus gros de la tâche aux cousins éloignés mais proches physiquement d’André. C’est à dire Marcel et sa progéniture à rallonge , tandis que Tiphanie ramassait en bonne femme bien sûre de son avenir, les quelques cartes postale laissées en plan pour leur souhaiter la bienvenue dans le monde de la vie à deux. Elle en profitait pour ranger également les cadeaux nombreux et variés rapportés par la famille du mariage civil et printanier lorsque la mort dans l’âme ils découvrent qu’eux aussi sont des vieux couples sans ambitions nouvelles.
« Quoi de mieux que d’assister à un mariage pour se rendre compte qu’on est marié nous aussi » se disait la mère de Tiphanie et Jack.
« Bon, vous n’avez pas vu un carnet sur la table du dessert? » hurla-t’elle à la foule de mécréants du rangement à la vertical style Marie Condo, pour leur manière peu conventionnel de nettoyer sans vraiment acheter le bon produits ménager à cet usage, car la vieille serpillière de Marcel ressemblait plus à un rat mort encombré de suie et de déchets alimentaires en tout genre qu’a la quintessence du matériel de beauté ménager en la sorte.
Bref elle s’en foutait mais elle avait un petit coté maniaque qui lui donnait des sueurs froides lorsque le manant maltraitait un parquet aussi vieux et respectable que celui là, à avoir vu tant d’âmes danser et se muer en amour fugace ou éternel sur la terre.
« -Non personne ne l’a vu ce carnet ce matin, du moins aucun de nous.
-Moi, moi hurlait un des sept mioches à la famille du moment sur le parquet du grand nettoyage marital.
-Quoi, moi moi Justin! qu’es-ce-que tu veux dire?
-Moi moi je sais qui l’a prit le carnet , la la lère…
-C’est bon. Arrête le suspens et répond correctement à la dame aux lieu de jouer au cancre que tu n’es pas encore, vu que la rentrée prochaine se tiendra seulement d’ici deux trois semaines.
Allez répond dépêches-toi!
-C’est tatie qui l’a pris
-Tatie? C’est qui tatie? Demanda la mère de Jack
-Tatie Martine? Demanda Emmanuelle en posant d’un coup son torchon de ménage à elle, cachée qu’elle était par le bar dont elle récurait les sauts à champagne de la veille.
-Oui maman, Tatie Martine. »
« Oh là là ça se complique » pensa Emmanuelle, voilà que sa soeur faisait dans l’indélicatesse et la déchéance humaine du dernier tabloïd à la mode en volant chaque pensée nouvelle de son ancien compagnon de route involontaire. Enfin pas tant que cela, car Emmanuelle la savait en peine face au désarroi de Jack et de sa manie de ne jamais avouer ses sentiments à qui que ce soit.
-Continue Marcel, je vais avec madame pour réclamer son du à Martine
-Quoi tu me laisses seul avec les enfant! Je ne vais jamais y arriver!
-Mais si un peu de patience et d’autorité, et tout se passera bien.
-Cool » hurlèrent une bande de petit diablotins en s’accrochant tour à tour au balais, à la serpillière et au pantalon de jogging de Marcel.
Emmanuelle sourit de plaisir à la vue de sa petite famille face à l’adversité toute relative du moment, et surtout le courage de Marcel face à tant d’enfants à gérer en même temps. Mais comme d’habitude il ne renonce pas et préfère montrer à sa femme qu’il avait les épaules pour s’occuper d’une flopée de mioches, et d’’autant plus que c’est lui qui les avait mis au monde, enfin au départ quoi, la première louchée d’amour venait de son âme à lui quand même!
Emmanuelle arrivait accompagnée de la mère de Jack qui pestait intérieurement devant ce détour qui, la mettrait encore plus en retard pour redonner son carnet de note apparemment top secret puisque volé en douce par une personne qu’elle ne connaissait pas, ou si peu, se doutant seulement qu’il s’agissait de cette amie qui partageait son logement pour lui éviter de dormir à la rue.
Mais bon visiblement elle n’avait pas besoin de lui pour ne pas dormir dans la rue, sa famille était on ne peut plus accueillante et on ne peut plus inestimable de bonté envers les inconnus comme elle. Elle ne se doutait pas qu’Emmanuelle voulait comprendre ce qui se jouait là entre Martine et jack, car visiblement ni l’un et ni l’autre n’avait bien vécu cette séparation de fait et surtout de cadre de vie commun.
Emmanuelle entra dans la maison, poussa sa mère sur le côté en l’embrassant sur le front dans la même et unique cohue de son bras droit levé en arc de cercle sur son front de vielle femme, en manque de souplesse pour retenir sa fille et la gronder puisque, le sourire du bonheur intervient toujours après le bisous d’excuse intervenu trop rapidement pour se plaindre de quoi que ce soit.
La mère de Jack se permit d’entrer dans la maison et de saluer la maîtresse de maison, tandis que Emmanuelle avait déjà ouvert en trombe et sans frapper la porte de la chambre de Martine qui dormait paisiblement, à plat ventre, sur son vieil oreiller tout en serrant très fort dans ses bras la vieille couverture à fleurs toute tachée.
Martine se réveilla en sursaut, manquant de peu de se cogner la tête à la sous pente du dessus, nous étions au grenier donc chaque mètre carré utilisable l’était, même si tenir debout tenait de la gageure et du manque de souplesse parfois de ses convives, surtout sa soeur dont la souplesse légendaire n’était un frein en rien. Elle se jeta sur le lit de sa soeur et lui dit:
« Dis donc ma vieille, c’est quoi cette manie que de voler le souvenir et les idées neuves des autres?
-Quoi, que, qui, que, quoi donc ? Tu veux parler de quoi là ma chère petite soeur aussi effrontée qu’une oie qui refuse de céder le passage au passant du chemin forestier?
-Tu n’as pas le droit de lire la vie privée des autres, c’est pas normal et surtout immoral Martine. Je suis déçue que tu aies pu faire une chose pareille à mon insu d’abord, et sans me prévenir que cet homme avait autant d’importance pour toi. Dis moi tout ou je te colle une raclée de tous les diables! lui dit-elle encore en la menaçant de son coude de catcheur aguerri d’une époque où les batailles de polochons faisaient rage dans la maison.
-Je sais, te fâches pas, tu as raison et je vais te donner le carnet pour que tu le rendes à Jack s’il te plaît? Je ne l’ai pas ouvert, je l’ai juste tenu en main pour ne pas me dire que j’ étais ainsi mise à l’écart d’un coup de sa vie d’âme sur terre. Car je l’aimais profondément tu sais, et ce départ occasionné par mes méandres personnels entre ma vision de l’amour et celle de l’homme en général, m’a empêché de le retenir à mes coté, pour vite se retrouver entre les bras ou les jambes si je puis me permettre de la première des dévergondées venue dans son agenda.
-Oh tu veux parler de Victoria?
-Quoi! Mais comment tu sais tous cela t’es devenu médium d’un coup ou quoi? La grâce divine t’as touché du doigt pendant la messe du curé en culotte courte hier, tellement il était jeune lui aussi face à l’importance de la vie à deux. Et en plus il en connait quoi de la vie à deux le curé, puisque son nom d’homme à présent veut qu’il ne soit jamais en présence d’une femme dans la même pièce pour plus de cinq minutes.
-Détends toi Martine, nous allons parler amour quelques instant. La mère de Jack patientera avec maman, elle saura bien lui raconter ses derniers exploits de femme accroc au ménage et à la vie de papier glacé des magazines de modes nouveaux et anciens.
-Quoi! La mère de Jack est là! Elle veut quoi..OH elle cherche le carnet, elle m’a vu, elle en pense quoi?
-Encore un fois détends-toi tout va bien, c’est Justin qui l’a vu. Ce fourbe de gamin sait toujours ou ne pas regarder pour rapporter la dernière connerie de l’autre au professeur ou la maitresse de maison que je suis, et Marcel n’y échappe pas non plus lorsqu’il ose se prélasser devant un match de foot au lieu de raconter l’histoire du soir à Manon pour qu’elle s’endorme plus vite. La plupart du temps Manon s’endort avec lui devant les matchs de foot pour ainsi maintenant devenir accroc au derniers exploits du champion de la coupe du monde passé.
Bref Martine détends-toi, tout va bien, je veux te parler d’amour, t’as bien 5mn à me consacrer? »
Martine s’assit en tailleur, sa tête passant tout juste au niveau du lambris de la soupente du grenier en bois clair et massif. « Je t’écoute, raconte moi l’amour alors » tout en sachant qu’elle resterait la reine des romans à ce sujet là bien précis, de l’amour…
Emmanuel s’installa confortablement adossé au délit du bonheur, la douce et merveilleuse couverture à fleur mauve qui, à elle seule cristallisait l’amour déchu de notre couple de colocataires en manque d’amour éternellement supposée par les uns et les autres.
« Alors voilà…
« Ma chère Martine tu n’es pas sans savoir que je suis une grande aficionado du mélange des genres et plus particulièrement en amour, alors écoute moi bien car ce que je vais te dire va beaucoup t’étonner.
En premier lieu, je n’ai jamais abusé de la confiance ou de l’amour certain de beaucoup d’hommes à mon égard. A vrai dire ils sont tous passés par mon détecteur de mensonge de femme aguerrie à la puissance masculine du menteur en la matière. Ainsi j’ai toujours testé leurs plus grandes qualités, celles qu’ils mettaient en avant systématiquement et en dehors de toute réflexion à ce sujet, l’amour éternel et tout le bla bla bla médiatique qui s’en suit en matière de gestion du romantisme à la française, ou à l’anglais, voire à l’italienne. Peu importe ils étaient tous en test constamment face à mon nom de femme amoureuse certes, mais bien au fait du moindre dérapage à ce sujet. Et des dérapages j’en ai vu beaucoup dans ma longue et courte de vie de femme face à l’homme avec un grand H, celui qui ne recule devant rien pour courtiser mais qui part en courant lorsque la gestion du quotidien se fait trop longue, trop difficile et trop contraignante au milieu de ses loisirs à lui et non les nôtres, en commun. Je précise là, car jouer au foot avec sa femme relève de la gageure et non du dévouement à son amour premier en passant du temps avec elle quoi qu’en coûte le regard des autres. Les autres on s’en fout et c’est bien là l’essentiel quand on vit à deux, et on partage tout, même jusqu’au petit désagrément qui fait grincer des dents lorsque le tube de dentifrice reste ouvert et que votre dulcinée s’est trompée de brosse à dent encore une fois, par ce qu’elle n’a pas eu le temps d'intégrer la couleur de son engin avant de faire la vaisselle et de coucher le dernier avant la finale de basket ball à la télé tant attendue.
Bref les désagréments sont beaucoup plus fréquents et courants que les moments de plaisirs intense. Encore heureux me dira tu, car je ne suis pas assez sportive pour tout cela, surtout avec Marcel qui ne fait jamais rien à moitié. Emmanuelle esquissa un sourire à la fin de sa phrase accompagné d’un rougissement intensif de ses joues.
-Mais…
-Attend Martine je n’ai pas fini, respecte mon temps de parole pour une fois.
Martine reposa son doigt levé et répondit d’un simple OK en se disant que ce n’était absolument pas le moment de tergiverser avec sa soeur, elle était tellement sérieuse à présent. Comme jamais!
-Enfin! Martine! Tu devrais le savoir toi qui, écrit tout le temps sur l’amour, pour l’amour et à travers l’amour pour ne jamais en voir l’essentiel. Tu devrais savoir que l’âme qui partage ta vie t’as été donné en offrande par l’univers pour ainsi te supporter à longueur de journée, et ne pense pas que le statut de colocataire n’empêche de considérer cette relation comme peu commune certes, mais comme inutile sur le plan des relations humaines et surtout entre un homme et une femme. Par ce que franchement ma chère soeur, et je t’aime beaucoup pour te dire ces vérités là, sinon je serais partie faire mon tour ailleurs depuis belle lurette. Sache que tu n’as jamais été à l’abandon du point de vue amour passé et nouveau, car nous t’aimons tous ici, même Marcel t’apprécie à sa manière pour venir te dire simplement en une seule phrase que tu déconnais à plein pot l’autre jour en quittant Jack.
Non mais! Le gaillard ça fait de années qu’il te supporte, qu’il te regarde écrire l’amour sans jamais lui montrer à quoi cela peut bien ressembler. Normal qu’il aille voir ailleurs, comme cela peut bien se présenter les jours d’orage et de faim, en ce sens où comme tous les hommes il a des besoins! Ce n’est pas parce que toi tu t’épanouis à travers tes amours, induits en erreur par les films à la con que tu regardes, que lui en fait de même. Alors oublie donc Victoria, elle aura surement déjà trouvé quelqu’un d’autre en remplacement pour son Jack, si jamais tu le reprends en bonne place auprès de toi. Seulement va pas falloir attendre la nuit des temps et se remette en selle assez rapidement. Tu n’as même pas vu comme il te regardait hier avec ta tenue en vert canard de tous les diables. Il en avait le souffle coupé, pas une fois tu ne lui a rendu un sourire, pas une fois, mais quelle tête de mule tu fais, on dirait le teckel de mamie quand il ne voulait pas aller se coucher dans son panier, il passait partout sauf par la bonne case départ pour retrouver le câlin et le bisou qui va bien.
Alors voilà ce que tu vas faire ma chère soeur:
-Euh! non, mais…
-Pas de mais, tu m’écoutes un point c’es tout! Oui je sais tu l‘aimes pas, t’es fauchée, il a jeté ta couette par la fenêtre… Oh là là t’as passé l’âge des préliminaires enfantins à présent, maintenant il va falloir foncer si tu veux grandir un peu et vendre tes livres, car le vécu et la véritable amitié se transformant en amour ne peut que contribuer à tes mots du futur dans tes livres d’amour à venir.
Allez courage! »
Martine se leva de son lit, le regard embué par la larme qui se transformait en torrent de larmes bien prompt à couler sur ses joues, son pyjama, voir jusqu’à ses pieds de vieille femme à se dévisager ainsi de la tête au pieds.
« Mais comment Emmanuelle? J’ai été odieuse et sans aucune compassion pour lui, jusqu’à hier soir encore où je l’ai snobé et même violé en volant son carnet de note personnel, c’est délicat non?
-On va se détendre tu as juste pris le carnet, tu ne l’as ni déchiré et encore plus important ni lu donc je ne vois pas où est le problème, au contraire tu vas prendre ce prétexte pour le lui rendre à présent à la place de sa mère. Elle s’en remettra à force de ne rien lui dire, elle finira bien par lui trouver un moment à lui consacrer devant un café, a elle aussi de faire un effort en ce sens. Bref je gère la mère. »
Martine s’habilla sans fioriture, mais stressée de ne pas représenter son nouveau moi aperçu il y a un instant dans les yeux et le regard d’Emmanuelle qui, d’un coup se faisait le miroir de sa vie en de si simples mots aussi efficaces qu’un couteau tranchant face au rumsteck du boucher.
« Bon t’es prête, mets du parfum pour une fois ça changera » lui hurla-t’elle encore du bas de l’escalier de meunier qui menait au grenier, souvent appelé échelle car infranchissable par le prince charmant sans le mode d’emploi adéquat.
« Bon. Je suis prête, tu m’accompagnes? Demanda gentiment Martine à sa soeur.
-Bien sur que je viens, tu rêves ou quoi je ne vais pas manquer le moment où ma soeur se met à genou devant un homme pour le récupérer.
-A genou?
-Je parle pas littéralement à genou, mais bien obligée de se plier en 4 pour expliquer sa démarche du jour et de l’autre jour » répondit-elle en clignant de l’oeil droit.
Quelle malicieuse dévergondée que ma soeur se disait Martine. Elle était donc ainsi pleine de calculs incroyables pour choisir son compagnon de vie, alors que moi je la pensais si frivole et sans avenants pour ses nombreuses aventures et tout ça pour garder Marcel. Il devait en avoir des qualités celui-là, mais à y réfléchir il ne rechignait que très rarement à la tâche que ce soit pour gérer la famille de mioches écervelés parfois devant le danger du quotidien, ou pour gérer la quantité de nourriture à approvisionner au supermarché d’en face. Bref il semblait parfait vu sous cet oeil là. Elle repensait maintenant à Jack qui jamais ne se plaignait de faire la vaisselle à sa palace, de marcher sous le vent et la pluie pour lui ramener un croissant beurre le dimanche matin et ainsi pleins de choses de ce genre lui revenaient à l’esprit. Elle ne lui avait jamais reproché de ne pas être serviable ou honnête avec elle, car la vérité, enfin la sienne envers elle lui revenait toujours en pleine figure, pour cela il n’y avait aucun doute. Un peu comme Emmanuelle qui venait de lui rendre la pareille en matière de vérités, par ce qu’elle l’aime en tant que soeur et non autant que mirage comme beaucoup de gens qui disent nous aimer alors qu’ils ne sont que de passage dans notre vie lorsque le mauvais sort s’acharne parfois sur elles.
« Je n’avais rien vu de tout cela » se lamentait Martine en entendant Emmanuelle assurer à la mère de Jack qu’il comprendrait que sa futur belle mère et sa fameuse tarte tatin lui servaient d’alibi pour l’après midi.
Les deux femmes n’avaient rien compris à l’allusion d’ Emmanuelle, mais elles étaient ravies de s’être trouvé ainsi en bonne compagnie l’une et l’autre face à la tarte aux pommes renversée mais pas que, car le calva qui accompagnait le tout avait aussi quelque peu renversé les esprits de nos deux nouvelles amis du moment, et qui sait nouvelles belles mères d’ici peu.
Hop, en voiture
Emmanuelle prit le volant de l’AX K-way qui craignait maintenant de prendre l’eau de l’intérieur avec les larmes de Martine qui n’arrêtaient pas de couler.
« Je savais que le K-Way faisait ainsi transpirer du milieu de son duvetage étouffant, mais pas à ce point, alors détends-toi tout ira bien, il a tenu jusque là , je vois pas bien comment il pourrait maintenant dire non à ce qu’il attend depuis toujours.
Tu sais sortir avec moi eut été un sacrilège envers toi Martine, car ce jeune homme t’aimais et il ne savait plus quoi inventer pour rester avec toi, du coup quoi de mieux que de l’éconduire pour le laisser le plus possible auprès de ton âme. »
Encore un clin d’oeil de plus sur le visage d’Emmanuelle, « mais que m’arrive-t’il se disait Martine, je m’éveille à l’univers ou quoi? Ma sœur serait-elle cet ange que je cherche depuis si longtemps? Ma foi pourquoi pas, plus rien ne m’étonne aujourd’hui, après avoir vu Marcel entrain de me faire la morale l’autre jour j’ai l’impression que le monde entier me donne la réplique pour me dire de grandir un peu et de me réveiller en sursaut s’il le fallait, même les arbres sur la route semblent hurler “réveilles-toi Martine nous t’attendons avec plaisir et bonheur“ »
Ainsi de suite jusqu’à la place de parking non loin du café Montmartre, Martine ressassait, ruminait et revoyait ses années à se morfondre sur elle alors que son compagnon de route était juste là, à portée de main, sous la couette avec elle les soirs de jeux vidéo en hiver lorsque le chauffage de la maison bi-famille tombait en rade pour la cinquante millièmes fois au moins…
Une voix lui ouvrit la porte de l’intérieur et la jeta sur le trottoir:
« Je te récupère d’ici une heure
-Mis s’il ne veut pas me parler…
-Eh ben tu mangera une religieuse en guise d’adieu à ta vie à deux! » gloussa de rire Emmanuelle tout en refermant la porte et en démarrant en même temps.
Martine s’avança péniblement sur le trottoir, à travers la vitre du café elle vit Jack entrain de patienter sagement que sa mère arrive, il n’avait même pas l’air en colère face au retard de sa mère qu’il semblait ne pas aimer plus que cela.
Elle entra dans le café et se mit à parler à la serveuse pour lui demander de lui rapporter une bouteille de San Pellegrino afin de ne pas être dérangée dans son laïus d’entrée en la matière.
« Hello Jack.
-Oh Martine, soit la bienvenue, assieds-toi, ma mère n’est pas venue et je pense qu’elle ne viendra pas puisque je te vois à présent.
-Tu lis dans le marc de café ou quoi?
-Non sur Watts app, elle m’a prévenue de ton arrivée et que le calva de ta mère lui avait rendu la conduite impossible pour quelques heures.
Jack sourit, l’idée de voir sa mère attablée au beau milieu du salon d’enfance de Martine et du sien finalement lorsqu’il passait ses journée là bas, le faisait rire.
-Tout cela est si inattendu pour moi Jack.
-Pourquoi tu pensais que j’allais partir?
-Ben oui , as-tu vraiment envie de me voir maintenant?
-Oui et d’autant plus que tu as mon carnet de note que j’avais oublié…
-A ce sujet là je me dois d’être honnête, c’est moi qui l’ai subtilisé, mais je ne l’ai pas lu rajouta-t’elle en apnée presque mortelle pour se ruer ainsi sur sa bouteille d’eau qui venait d’arriver.
-Ne te justifie pas, je sais que tu n’aurais jamais fait telle chose, car je ne t’ai jamais pris une once de mots en trop dans tes livres non prêt à la publication, même lorsque tu les enregistrais par erreur sur mon disque dur au lien du tien.
-Oh merde j’ai fais ça , suis pas bien douée en informatique hein!
-Le deux se mirent à rire comme à leur habitude dans les moments d’insouciances et de maltraitances humaines pour les autres, car eux n’avaient jamais eu à se plaindre du moindre mot en trop dans leurs discussions existentielles du soir devant le diner ou la télévision éteinte, car en panne comme le chauffage, même combat.
-Et bien Martine, le tant d’attendre ta venue j’ai pris la décision de lire ce qui était écrit dans mon carnet à ton sujet, si tu me le permet.
-Oui vas y. « Qu’est qu’il va me dire là, c’est la fin je le sens » se disait Martine, « il va enfin me dire mes quatre vérités et partir en vainqueur, pas comme l’autre jour »
Elle lui tendit le précieux carnet et se mit en position d’écoute se donnant une contenance avec le verre d’eau entre ses mains.
« Voilà ma chère Martine ce que je voulais te dire depuis si longtemps et que je n’ai pu qu’écrire le jour où je dû faire ce satané discours de mariage pour ma soeur, et ton cousin en occurence » rajouta-il en fronçant les sourcils d’étonnement à ce sujet là bien étrange de l’univers et ses mystères que nous surnommons la plupart du temps hasard.
« Chère Martine, je vous aime du plus profond de mon âme, même si mes jambes ne supportent plus les heures de footing à te suivre au rythme du décathlonien lorsque, tu sors de la piscine pour marcher vers la vie de la semaine sans te dire que demain, eh bien c’est demain. Ralentissons un peu pour vivre le moment présent. Mais je n’ai jamais rien fait pour te ralentir, à part pousser mon vélo et en perdre le cordon pour raccorder la batterie, mais tu n’as rien compris à mon stratagème pour te ralentir, au contraire tu te cachais de plus en plus et sous mon consentement bien sûr , ne faisant rien pour arracher la chaîne de ce vélo bien contraignant qui devenait un frein à nos conversations endiablés du dimanche après midi.
J’adorais marcher à tes cotés, en amoureux comme tu le disais si souvent en ne manquant jamais de préciser que nous ne l’étions pas, amoureux, alors que moi je l’étais depuis ce jour où ta soeur me dit non, tout en m’envoyant paître au beau milieu du jardin familial avec tes problèmes d’ordinateurs et de devoirs non compris, car encore une fois tu voulais allez vite, trop vite pour comprendre les acquis de la vie à venir. Là encore jamais je ne t’ai ralenti, essayant de suivre ton rythme à tout prix pour ne pas me laisser distancer tout au long de la course. Mais la course à quoi, au rendement amoureux d’un livre, puis d’un autre, et encore un autre sans jamais oser les montrer à personne, comment veux tu être publiée ainsi ma chérie que je chérie tant, malgré ce jour ou tu me jetas au rebut face à mon vélo qui n’avait fait que me ralentir moi sans jamais atteindre la ligne d’arrivée, et me voilà à l’abandon face au vide laissé par ta présence Martine. Comment me revoir en bonne image après cela, et surtout après ton passage éclair face à la douce mais plus que décadente Victoria en matière de moeurs, mais c’est là sa conception de l’amour, à elle d’y croire ou non finalement. Laissons là Victoria au passé et revenons à moi, à nous, veux-tu s’il te plaît revenir vers moi et me laisser te rattraper au fin fond du bois sans âme qui vive pour te rattraper non seulement en âme sereine et conquérante d’un homme qui, sait ce qu’il veut maintenant, mais également pour découvrir les joies de la vie au ralenti sur mon petit chemin de traverse à moi lorsque, le ciré se vend bien mais que la femme du marchand de pluie ne veut plus le voir en pâture, cela le chagrine et le met en désespoir.
Alors Martine veux-tu bien revenir vers moi et…
-Oui Jack je reviens et je te jure je n’avais rien lu de ce que tu viens de lire, sinon j’aurais inondé l’AX K-way encore plus en arrivant. »
Jack se mit à rire en l’imaginant au volant de sa vieille guimbarde sans clim ni chauffage, mais si pratique pour aller à la piscine quand la pluie tombe de trop et que le froid vous tétanise les cheveux sous le bonnet en laine.
Jack lui prit la main, l’emmena vers le comptoir, régla la facture et pour couronner le tout lui offrit une de ces religieuses qu’elle aimait tant, au café et sans pâte d’amandes pour les puristes.
Martine sourit béatement sans avoir peur de rien que ce soit, même pas du regard des autres face à sa main de femme écrivaine qui, allait maintenant montrer à tout le monde que l’amour elle connait ça , qu’elle l’a expérimenté assez longtemps sans même comprendre ce que cela voulait dire, mais maintenant elle savait tout ou presque parce qu’il fallait passer par la vitesse supérieure et que jamais…
Pas le temps de finir que Jack l’embrassa tendrement sur la joue avant de lui donner un de ces baisers volés qui rendent chaque femmes on ne peut plus sensible pour le reste de la journée surtout celui là qui, s’apparentait à un engagement nouveau de la part de l’un et de l’autre car accepter une religieuse comme dessert en guise de pacte d’amitié n’a rien d’anodin, ça fini toujours devant le curé ou le maire.
Et bien évidemment vous vous en doutez, petit malin que vous êtes , la cérémonie de mariage tint lieu quelques mois plus tard devant une tarte tatin aussi renversée que les têtes des convives face au verre de calva pourtant pas si anodin que cela lorsqu’il, permet à une mère de rencontrer son fils par l’intermédiaire d’une belle mère pas si mal que cela quand la flamme du nouveau monde des amoureux du moment se met à briller sous le toit des amoureux transi, non pas de froid ou d’incertitude, mais de biens belle expériences à vivre sur la terre que nous foulons tous les uns et les autres. Mais pourquoi pas le faire les uns avec les autres, car finalement c’est ce qui s’est passé avec nos deux amoureux, mort de peur à l’idée de marcher l’un avec l’autre à force de se courir après sans jamais vraiment se connaître à la fin, du moins c’est ainsi que je le vois et vous ?
Alors mes amis à vous de vous faire une idée sur la drôle d’histoire de Jack et Martine sur les toits du nouveau monde, car comme dit le poète que je ne suis pas, mais absolument pas, la rime vient toujours avec le temps et non avec la force du burin et du marteau si nous prenons le temps d’ouvrir les yeux sur celui qui porte la culotte à côté de nous, et non sur le voyou qui se promène à l’autre bout de la télévision ou du magazine de mode actuel.
Régine Pelladeau-Kornmann
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