Comment ne pas adorer cette phrase, nous avons été créée parait-il pour donner un peu de bon temps à l’homme et surtout assurer sa progéniture on ne peux plus désirée, si masculine…
Oh là là! Préjugés et encore préjugés, mais enfin Régine reviens sur terre, car la marée basse se faufile entre les cailloux pour faire disparaitre les traces de pas sur le sable.
Mais non j’ai encore le temps hurlait la lune à mon encontre, car je vais maintenant enclencher les ordres de marée haute.
Bon, dans le doute je me faufilais moi aussi vers la sortie de secours, en gros le passage piéton destiné à récupérer les naufragés de la marée lorsque l’eau monte trop vite.
La marée montait pourtant lentement, sans me mettre à m’inonder de sable et de vase boueuse en même temps. Mes pieds restaient sec, mes mains se faufilaient encore à travers les gouttes d’eau de l’embrun du soir, mais le son de l’oiseau qui approchait et s’éloignait en même temps me disait que le changement de temps s’annonçait également pour cette nuit.
Cette nuit. Une belle nuit de lune, non pleine, et nouvelle à n’en plus finir pour moi et tous ceux qui accordaient un tant soit peu d’espérance en ses lueurs noirâtres qui, annonçaient pourtant l’orage auprès des âmes peu destinées à entendre son nom en résonance parfaite.
C’est pourquoi je vous donne ce soir son histoire de lune nouvelle en partage. Elle me l’a soufflé depuis deux trois jours, en s’annonçant à travers ma porte fermée et mes maugréations de femme toujours prête à ne pas vider le lave-vaisselle mais jamais sans le faire, de ne pas le vider!
Ainsi voilà l’histoire de la lune nouvelle du 13 novembre 2023:
Il était une fois une femme, et oui encore elle, toujours présente au fond de moi, et de tout ce que je représente sur la terre que je foule de me pieds, non seulement de femme, mais d’âme éplorée lorsque la lune se met à graviter ainsi au dessus du désespoir de l’âme humaine.
Ainsi cette femme se mit à courir pieds nus sous la pluie, attendant que l’averse se calme pour remettre ses belles ballerines toutes neuves, sans changement de temps pour les abimer, car cela serait dommage après les avoir tant rêvées et tant désirées sur le catalogue de la femme parfaite sur les étals du marchand de journaux du coin.
Ces ballerines étaient vertes et rouges, comme la pluie est bleu et le ciment du trottoir gris. Elles égayaient non seulement ses pieds mais également les couleurs de la vie lorsque, ses pieds croisaient d’autres pieds au plus profond d’un trou causé par le gel et les attaques blanchâtres de l’hiver précédent. Notre femme aimait les porter, car elles égayaient également les soirées blanchâtres de son hôtel de ville où elle travaillait, dans sa petite commune toute rose bonbon de bonnes gens toujours sympathique avec elle, leur secrétaire de mairie préférée.
Mais il était quand même dommage de les cacher derrière un guichet noirâtre, pour ainsi rendre triste chaque nouvel arrivant dans la commune, avant qu’il ne comprenne que le rose bonbon était la couleur de la vie ici, dans ce petit bled bien perdu au fin fond de la pénombre campagnarde, plus éloignée encore que la forêt de chasse du roi de l’époque.
Le maire disait toujours qu’il fallait accueillir le nouvel arrivant avec joie et bonne humeur, pour ne surtout pas le rendre triste d’être si loin de toute civilisation évoluée. Car il se pensait lui-même un vieux plouc, d’une vieille commune sans habitant assez doué pour mettre un peu de nouveauté dans sa ville.
C’est pourquoi notre femme en voulant amener de la nouveauté avait décidé d’acheter ces ballerines toutes neuves pour égayer le béton de la rue et les soirées blanchâtres de la mairie en hivers. Car c’est souvent là, en soirée, que les nouveaux et les anciens habitants venaient lui demander conseil ou autre démarche inintéressante à faire pour être en règle avec ce pays qui, les abritait tous et pas que la commune rose bonbon du maire aussi charmant qu’une vielle vache sans lait, mais toujours souriante car la peur de l’abattoir la crispait quelque peu.
Mais personne n’allait l’abattre et surtout pas ses habitants, car il était plutôt courtois, à l’écoute, sans se demander si la rue allait lui mettre des bâtons dans les roues pour créer son propre appartement de vie commune pour les plus défavorisés de la ville.
Mais il n’en avait pas peur de ces étrangers, c’est plutôt le vieil habitant non nouveau qui lui faisait peur. Car à force de vivre dans le rose bonbon, il en voyait du noir réglisse à chaque anniversaire de mariage ou autre festivité redondante pour un maire qui, doit boire et manger sans s’arrêter lorsque les associations du village l’invitent à chaque nuit en faveur du père-Noël et surtout de toutes ses gourmandises en partage.
Il était donc temps de vérifier que le vieil agriculteur n’allait pas abattre la vache qu’il était en se rendant disponible au possible.
Mais ce soir de pleine lune non pleine, mais bien nouvelle une chose étrange se produisit. Il avait décidé d’emmener sa secrétaire, notre femme avec ses belles ballerines, au pot de fin d’année des pompiers bien peu enclin à ne pas fêter telle chose.
Il fallait ramener de la couleur dans la vie grisâtre de ces soldats du feu, dont le quotidien ne donnait que très rarement gaieté en sauvant un chat ou une abeille par là. Car en ce moment c’est plutôt les vieux qui partent malgré la bonne idée de ne plus les piquer au syndrome de la peur du mort.
Mais oui, à force de leur dire qu’ils vont mourir aux vieux, eh bien un moment donné ils meurent. Bon mon histoire se grime à l’orange d’Halloween là. Il va falloir redonner une chance à la lune non pleine de nous donner un peu de couleur, mais là c’est mal barré aves les pompiers en dépression.
Mais heureusement notre femme avait pris soin de protéger ses magnifiques ballerines vertes et rouges de la pluie, en marchand pieds nus à coté du maire, lui en bottines noirâtre pour une allure plus officielle.
Le maire pensait à comment faire sourire les pompiers de la soirée, et notre femme se mettait à rêver à une deuxième paire de ballerines pour égayer ces vieux à qui on dit tous le temps qu’ils vont mourir. Ben les jeunes aussi, un jour ou l’autre quand ils seront vieux, donc pas besoin de le répéter à tout bout de champs. Quand on est vieux on sait à peu près tout sur toutes les précautions à prendre pour ne pas mourir tout de suite, donc basta la complainte du vieux docteur qui lui non plus ne veut pas mourir. Ben alors, restons en vie!
Les voici qui arrivaient devant la porte de la caserne, bien en construction encore avec le budget de l’année dernière pour ouvrir une deuxième porte de garage. En effet la voiture à incendie n’arrêtait pas de faire des crasses à celle destinée aux urgences médicales. Ainsi la grande échelle peu fiable pour le dilettante pompier nécessite une grande dextérité, et la plupart du temps la jeune recrue pressée de dominer la dite grande échelle la faisait tomber sur le gyrophare de l’ambulance d’à coté.
Le capitaine des pompiers en était à son troisième gyrophare en trois mois. « Un éclair bleuté 3 fois par mois ça revient cher au contribuable mon cher Thibault! » Avait-il dit à notre jeune recrue de l’année qui, maintenant est préposé au téléphone et à l’ouverture de la porte d’entrée. Et c’est lui qui accueille notre femme qui, s’appelait Hélène pour les puristes, quand au maire c’est monsieur le maire, de toute manière ça fait trente ans que tout le monde l’appelle comme cela. Il ne va quand même pas se formaliser pour si peu notre chère Dédé. Vous voyez, monsieur le maire c’est mieux que Dédé le mari de la Germaine, non? Un peu de classe surajoutée dans notre village rose bonbon n’est pas décadent pour le nouvel arrivant.
Bref les pompiers étaient ravi de la visite d’Hélène, et accessoirement de celle du maire car les petits fours étaient déjà en sa possession, ainsi que la coupette de crémant local légèrement trop acide pour lui et sa prostate fragile. Mais peu importe il est vieux et il sait ce qu’il fait non!
Alors voilà, pour finir mon histoire de ballerines et de femme créée par l’univers, dieu ou qui vous voulez le deuxième jour, il va falloir que je précise une petite chose.
En effet Hélène avait perdu son mari il ya quelques année, en lui donnant la dernière livraison de papier toilette lorsqu’il mourut, avachi par son vieux cancer foudroyant au possible mais si indélicat, surtout avec Hélène qui restait ainsi seule, sans avoir eu le temps de créer elle aussi une progéniture à son amant et mari bien aimé. Elle ne savait plus, pendant deux ou trois ans, comment guérir de la mort qui la sauvait ainsi depuis le décès de son mari. Elle avait peur de mourir, elle aussi, pour le rejoindre trop vite ou pas assez vite, elle ne savait plus.
Jusqu’au jour où elle repensa à ce pauvre pompier qui, lui donna la main pour la rassurer et lui dire combien il était désolé de la voir ainsi, seule, abandonnée de tout ce qui devait la soutenir dans l’univers, la bonté et la bienveillance. Mais ce n’est que quelques années plus tard qu’elle compris que la bonté et la bienveillance ne l’avait pas abandonné, car ce pompier avait très justement dit les mots suivant:
« vous savez je suis ému à chaque décès ainsi constaté, mais je pleure surtout pour ceux qui restent, car souvent ils ne savent plus ou trouver de la joie. Alors je me permets de vous donner ce petit porte-clé en forme de coeur rouge et vert comme la lune en plastique de mon petit Kevin qui, la regarde toujours avec le sourire. Elle lui rappelle que demain se lève toujours après aujourd’hui et que forcément, lorsqu’une journée s’achève, la suivante ne peut être que mieux. En effet nous vieillissons et apprenons comment faire pour ne pas mourir tout de suite et sans idée de mauvaise chose en retour, comme la tambouille à la grimace ou le loukoum aux épices arrosés de tristesse. »
Voilà qu’Hélène réalisait en achetant ses ballerines rouge et verte qu’elle pouvait amener chaque jour une nouvelle lueur de gaieté sur toutes les couleurs de la vie au quotidien. Et même le pompier pouvait ainsi en bénéficier avant la prochaine intervention pour les feux, enfin si Thibaut n’a pas touché au camion et ainsi de suite jusqu’à la mort des uns et des autres qui, de toute manière interviendra quoi qu’en pense le vieux con qui n’arrête pas de balayer la merde sur le trottoir d’en face. Celui là qui dit « il faut si, il faut ça… »
Il faut surtout vivre pour ne pas mourir, et c’est ce que la lune nouvelle du 13 novembre nous apprend ce soir. Il faut vivre pour ne pas mourir, alors vivez, soyez comme cette femme qui compris malgré son retard de conception universel selon certain, que la mort n’est que le début pour d’autres choses la plupart du temps. Que ce soit celle du pépé qui ouvre la porte au prochain pépé à advenir sur la liste, et ainsi de suite jusqu’à la mort du caleçon d’enfance aux larmes de super héros d’antan pour mieux intégré le slip de la vie adulte.
Peu importe. Que la lune vous berce encore longtemps au gré de ses marées pour ne surtout jamais perdre de vue que la marée elle monte , mais elle redescend à chaque fois dans le même rythme d’une vague sans fin. La nôtre, lorsque nous naissons et renaissons chaque jour, à l’unisson de son visage blanchâtre et si prêt de nous lorsque nous l’écoutons parler.
Merci à la lune pour cette belle histoire et que la prochaine lune pleine nous apporte le réconfort du coeur que, nous attendons bien sagement souvent, sans jamais être au courant qu’il est déjà là, juste assis à côté de nous, mais ça c’est une autre histoire.
Bien à vous. Régine et la lune qui éclaire mes joues rosies par le froid lorsque je la guète à la traditionnelle dernière sortie pipi de mes chiens!
Allez bon courage pour les peureux et les malheureux, car la lune suivante vous apportera la marée du contraire en retour.
Copyright © . Tous droits réservés.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.