Voici que l’hiver s’annonce rude et rigoureux pour tous les petits marchands de papier journal. Il avait tant plu pourtant ces mois derniers, pour essayer de les laver de leur infortune. Cependant une nouvelle étrange parut à la une de tous ces journaux.
Mais de quoi pouvait-il bien s’agir?
Une mort inattendue? Un braquage de banque? Ou encore une démission soudaine d’un homme de grande importance politique? En fait pas vraiment, il s’agissait tout simplement d’une petite phrase de rien du tout au départ qui prit de l’ampleur.
Mais de quoi voulait donc parler ce petit journal, bien grand jusqu’à la fin de l’automne dernier. Il nous annonçait pourtant toujours le beau temps sur notre vie, notre petite maison où le jardin devenait presque inutile à force de ne rien y planter, à part la peur.
Et voilà que l’hiver fait son irruption en trombe pour chasser les feuilles mortes, en leur intimant de pourrir pour laisser venir à lui les bonnes terres bien fertiles de ce printemps. Car il arrive ce drôle de printemps également pour notre cher petit journal, héros malgré lui de mon conte du jour.
Prénommons-le André, tient, un beau prénom qui signifie "homme" et toutes les belles choses qui vont avec. Car à priori les bonnes images à publier doivent toujours être multi machin truc, et surtout jamais en rapport avec la petite dernière du village, en cours de destruction par la planche à billet malencontreusement disparue de la trésorerie nationale.
Bon, en gros notre cher André ne savait plus quelle nouvelle annoncer à ses lecteurs, à part peu être qu’il était temps de changer la teneur de son discours. Mais comment?
En limogeant ses stagiaires actuels? En cherchant des nouvelles fraîches dans le panier à salade de la dernière victoire républicaine en Amérique? Ou peut être en cherchant d’autres collaborateurs, qui eux aiment chasser les feuilles mortes en hiver pour savoir ce qu’il y a de planté par dessous.
Et voila que Nadège arriva, elle était bien belle avec ses boucles brunes et son talent d’écrivain en herbe, car sa mère lui avait toujours offert stylos et autre quatre couleurs pour agrémenter ses propos. Elle venait de nulle part quasiment Nadège, son petit sac de couleur brune lui donnait un air on ne peut plus strict. A se demander si elle avait de l’humour, à la voir ainsi si sérieuse avec son air d’intellectuelle aux cheveux tirés en arrière et à la monture noirâtre d’une paire de lunette quasi double foyer.
Elle aimait la vérité Nadège, et se rappelait étrangement à André ce matin pour lui dire qu’elle était tout à fait disposée pour travailler dans un journal comme le sien. Et cela de suite, sans délais ni discussions interminables sur le salaire ou les avantages en nature dudit journal.
André était étonné par autant d’aptitude au travail, et sans réfléchir il l’embaucha. Pensant ainsi faire de son mieux, pour redresser le chiffre d’affaire au plus bas de son entreprise d’informations livrées à domicile depuis presque une centaine d’année.
Mais voilà, André avait oublié du haut de sa sagesse journalistique passé de vérifier que les commanditaires de ses braves articles du bienpensant qu’il pensait être en tout honnêteté, devenaient de plus en plus des faire valoir du fameux gouvernement de la présidence actuelle sur son pays, la France en occurence ici.
Et c’est Nadège du haut de son petit chignon tout rigide qui lui rappela ceci. Elle était intransigeante avec la vérité, plus intransigeante que cela n’était absolument pas possible. Et son premier article concernait la femme. Oh oui la femme, cette belle plante éternelle que l’univers avait conçu aussi élégante que travailleuse, pour élever non seulement enfants et belles carottes dans le potager mais également élever les esprits à la bonne comprehension du monde qui l’entoure.
Et notre chère Nadège n’était pas du genre à se laisser démonter par une pluie d’automne bien trop longue ces dernier temps, pour ainsi lui laisser le champs libre à sa bonne parole de vérité.
Elle demanda à André de corriger ses fautes d’orthographes avant mise en page et publication. Mais ce dernier fit un bon fantastique dans son vieux fauteuil de dictateur de l’information sur les pages de son journal.
« Je ne peux pas publier cela! »
« Et pourquoi? » Demanda Nadège d’un air on ne peut plus innocent mais sec à la fois.
« Par ce que… Par ce que… Par ce que je vais devoir fermer mon journal si je publie cela! »
« Ah bon, s’étonnât-elle, il n’est pas déjà en faillite ton journal? C’est bien pour cela que tu m’as embauché non? » Répondit-elle au sommet de son art pour bien faire comprendre que la vérité n’est pas des plus simple à publier voir accepter.
André s’assit, il prit ses lunettes et se mit à lire l’article écrit de la belle main de Nadège, et elle n’y allait pas par quatre chemins. Elle préférait la plume, au vilain mensonge de bonne vérité pour ceux qui choisissent de ne rien voir du tout à ce qui se passe autour d’eux. Et là Nadège avait visé juste, car notre André il n’était pas idiot, loin de là, son intelligence dépassait même la moyenne. Et pourtant il n’avait rien vu venir à ce que Nadège décrivait dans son article. Il pensait être un notable honnête et respectable, alors que la vérité essayait de lui montrer qu’il partait dans le chemin de la mauvaise nouvelle à ne jamais publier, pour ne pas perdre l’attention de ceux qui la cherchent réellement, cette belle vérité.
Et là Nadège en deux trois paragraphes de bonne plume lui expliquait que la vérité se trouvait derrière la peur de ne jamais être dans le vrai. Quel imbroglio que cette histoire.
Mais pas vraiment, car la vérité se cache souvent derrière le mensonge le plus éhonté du quotidien. Celui que nous nous faisons à nous même en cherchant la paix. Genre “qu’on me foute la paix, je veux regarder Netflix sans être emmerdé par la peur de devenir malade de tout. Du coup je me vaccine à toutes les idées qui pourraient me sortir de ma paix habituelle.“
Bien là Nadège prit le temps d’expliquer tout cela dans un bel article, où elle demandait aux gens de ne plus acheter de journaux, car ils ne racontaient rien d’autres que des mensonges et qu’il valait mieux en rester là avec les journalistes même si elle en faisait parti de ce corps de métier là.
Mais comment allaient réagir les lecteurs de notre cher André à cet article. Allaient-ils jeter les journaux dans la poubelle, se désabonner de tout, même de la page sport du lundi! Où allaient-ils tout simplement revenir à la raison en lisant ces mêmes articles sous le regard de cette fameuse raison retrouvée.
Bonne question que se posait là André. Devait-il publier l’article de Nadège, ou faire comme d’habitude en publiant de drôles de messages aussi contradictoires que bien futiles à la compréhension du monde actuel, alors que celui de Nadège lançait un débat bien interessant.
André réfléchit, encore et encore pendant au moins une heure, ce qui était long pour une homme comme lui prompt à la parution en temps et en heure de son journal. Mais aujourd’hui il se confrontait à la peur, celle de voir la réalité en face devant son écran d’ordinateur. Celui qui pour une fois était ouvert à la page du petit dilettante de l’information habituel, quand la dépêche de l’agence du tout venant annonçait le contraire de ce que lui comprenait du monde.
Qui était-il André? C’est aujourd’hui qu’il devait se décider, car non seulement son avenir financier et surtout celui du journal était en jeu, mais également celui de sa propre intégrité à la vue de tout ce qu’il comprenait de lui, du monde et de son métier à présent. Il se devait de réagir, mais comment.
Il fit donc confiance à Nadège, dont la sévérité mais la grande justesse du regard le confortait dans la belle vision du monde qu’il avait eu lui aussi à ses début. Il fit vite fait le tour de son passé récent et plus qu’ancien pour voir qu’il était devenu un de ces grabataires de l’information tout public. Ceux qui en ne voulant pas faire peur aux lecteurs, les mit dans une torpeur telle en découvrant à présent qu’il avait tort sur toute la ligne. Mais comment réparer ces dernières années de n’importe quoi dans ce journal, pourtant lu de père en fils dans sa belle région de France.
Il prit la première décision de l’année en publiant l’article de Nadège et contrairement à ses croyances de peur, pensant s’autosaboter ainsi, son journal prit de l’ampleur jusqu’à épuisement des stocks de la journée.
Il n’en revenait pas que de dire la vérité à son sujet pouvait ainsi le rendre enfin à nouveau crédible auprès de ses lecteurs. C’était donc ça le secret de la rentabilité de son journal à André, la vérité. Eh bien il mit les bouchées doubles dans les jours et les mois qui suivirent, pour se faire imiter de toutes parts par la concurrence, car eux aussi voyaient que la tactique commerciale d’André était on ne peut plus rentable. Mais seuls y arrivaient les journaux qui ne faisaient pas du sensationnel en restant campé sur des vérités bien inutiles, lorsque celles d’André remettaient en cause non pas la société en entier mais un système de pensée unique par la peur, l’argent et la fausse paix du journal télé de 20h.
Notre chère Nadège passa deux trois mois auprès d’André avant de partir aider d’autres personnes tout aussi intelligentes. Celles qui étaient parfois perdues dans un fonctionnement de paix qui n’apporte que maigres voir plus aucunes récoltes, lorsque la bonne amitié d’un pensée solidement ancrée dans son fort intérieur à travers la vérité que nous nous portons envers nous même, prend le dessus.
Donc voilà, son travail était accompli et André avait emmené avec lui la plupart des journaux de France, qui eux non plus ne voulaient pas mourir du mensonge fait à leur intelligence d’avant. Car l’intelligence et la culture n’est rien, si la vérité à ce sujet là devient obsolète et sans sens. En effet beaucoup de gens sont très intelligents, comprennent les mots, les phrases, les nombres, la musiques et son solfège, mais savent-ils réellement utiliser ce savoir en vérité.
Bonne question n’est ce pas, car commencer par comprendre comment nous fonctionnons et pour quelle raison, permet à l’humanité de se poser les bonnes questions. Et cela sans avoir peur de froisser le moindre scientifique en n’importe quel domaine pour lui dire : « eh gars, là je crois qu’on part dans la mauvaise direction ».
Et c’est la que Nadège et André nous montrèrent la faille de notre beau système intellectuel, lorsque nous oublions d’y inclure la bonne paix. Pas celle du film qui nous éteint la conscience le temps d’une soirée, mais celle qui nous permet de voir les vérités en face sans trembler pour autant. Car nous savons être intelligent et comprendre qu’une faillite peut être évitée, si nous en comprenons les symboles et surtout la vérité à son sujet.
Bonne idée qu’avait eu là Nadège finalement. Mais qui était-elle notre chère Nadège?
Bien une jeune femme, pas si jeune en réalité, car sa vieille âme se balade parait-il d’apocalypse en apocalypse sur notre planète pour remettre de la vérité dans les affaires de ce monde, lorsque le temps y est enfin favorable. Et apparemment il doit l’être, favorable, car Nadège ne se déplace jamais pour rien. Alors attendons de voir si tous les André de France se mettent à publier une belle et véritable information pleine de sang froid et de contextualisation sans détours, pour préserver l’un ou l’autre des camps qu’ils soit bleu, blanc, noir ou rouge.
Bonne journée à tous dans le regard le plus simple et le plus perspicace à la fois, pour chercher la bonne information qui nous fera avancer dans l’avenir. Et là je crois que ça ne va pas tarder la pluie d’information cette fois ci, et non plus celle qui nous inonde de mauvaises moisissures à force de tomber sans cesse sur nos têtes.
A demain pour un petit podcast à la Régine.
Copyright © . Tous droits réservés.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.